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L'UDC poursuit sa progression, PLR et Centre continuent leur chute

Marcel Dettling, Conseiller national et president du parti UDC.
Le président de l'UDC Marcel Dettling a le sourire après ce sondage qui vient de paraître.Image: KEYSTONE

L'UDC poursuit sa progression, PLR et Centre continuent leur chute

Ce sondage mené par l'institut Sotomo démontre une polarisation du débat public. L'UDC en profite et conforte sa place de premier parti politique helvétique. En revanche, le PLR poursuit sa chute dans le classement.
03.10.2025, 09:0203.10.2025, 09:02

L'UDC pourrait atteindre un record lors des élections fédérales de 2027. Le parti de droite pourrait obtenir 30,4% des voix. Le Centre, le PLR et le PVL subiraient un revers. Et la gauche progresserait.

Le plus grand parti de Suisse progresse de 2,5 point de pourcentage, selon le baromètre électoral de la SSR publié vendredi. Son record remonte à 2015, avec une part électorale de 29,4%. L'UDC conforte son avance sur les autres partis politiques.

Selon les intentions de vote actuelles, le PLR (13,3%) et le Centre (13,6%), qui se battent pour la troisième place, restent au coude à coude. Les deux partis perdent des voix. Le PLR poursuit sa chute et signerait son plus mauvais score.

Pour l'institut Sotomo, ce recul se voit également parmi les partis libéraux européens, sur la défensive. Actuellement, l'UDC fait mieux que ces deux partis réunis.

L'écart avec le deuxième parti est également considérable. Malgré une progression de 0,5 point de pourcentage, le PS reste loin derrière. Avec 18,8% des voix, il ne devance le Centre et le PLR que de 5 points.

Les Vert-e-s, qui avaient été les grands gagnants de 2019 avant de chuter en 2023, se stabilisent, voire progressent légèrement (10,3%). Les Vert’libéraux s'en étaient mieux sortis en 2023. Mais ils semblent maintenant rattrapés par la fin de la vague verte et accusent un recul de 1,5 point (6,1% des suffrages).

Trop à gauche ou trop à droite

Les électeurs sont satisfaits de l'orientation prise par leur parti. Pourtant, 21% des électeurs du PLR estiment que le parti se place trop à droite. Et autant d'électeurs de gauche trouvent que leur parti est trop à gauche.

Cependant, le soutien aux présidences du PS et des Vert-e-s est en forte progression. Cédric Wermuth, Mattea Meyer et Lisa Mazzone «incarnent un positionnement résolument à gauche qui manifestement, en cette époque marquée par Trump et les succès électoraux des partis de droite en Europe, suscite de nouveau l’adhésion de la base électorale rouge-verte», précise Sotomo.

Le nouveau président du Centre, Philipp Matthias Bregy, n'a pas l'aura de son prédécesseur Gerhard Pfister. Seuls 39% des électeurs lui attribuent une influence positive sur le parti, contre 62% pour Martin Pfister. Depuis l'annonce de son départ, Thierry Burkart (PLR) a également perdu ses appuis. L'arrivée de Marcel Dettling à la tête de l'UDC est en revanche saluée.

Primes maladie, sécurité et indépendance

Le baromètre électoral montre également l'évolution des défis pour les électeurs. La première place est occupée par les primes d'assurance maladie (40%). Le thème de la migration (27%) a perdu en importance, au profit de la criminalité/sécurité (17%) et de la souveraineté/indépendance (16%). Deux thèmes centraux de l'UDC.

Le fait que le thème de la souveraineté/indépendance soit de nouveau fréquemment cité montre que l’ensemble d’accords négocié par le Conseil fédéral avec l’UE est à présent sur la table. On voit progresser non seulement la question de la souveraineté, mais aussi celle des «relations avec l’UE» (27%).

L’importance croissante de la thématique européenne peut être indirectement liée aux droits de douane considérables que le président des Etats-Unis Donald Trump a imposés à la Suisse début août.

La pénurie de logements apparait pour la première fois parmi les préoccupations majeures des Suisses. Jusqu'à présent, seule une minorité était personnellement confrontée à des problèmes liés au logement. Un point de bascule semble avoir été atteint.

Les opinions sont largement divergentes entre électeurs écologistes et de l'UDC sur la question du climat et de la migration. Le premier préoccupe fortement les Vert-e-s, mais quasiment pas l'UDC; et inversement pour le second.

Confiance dans les institutions

Le baromètre s'est également penché sur la confiance accordée aux institutions politiques. Si plus de la moitié des électeurs a fondamentalement confiance dans le Conseil des Etats et les exécutifs communaux, celle-ci s'érode pour les gouvernements cantonaux et le Conseil national.

De manière générale, la confiance des électeurs dans les institutions politiques est plus basse à l'UDC et au PS. Les élus sont plus souvent critiques envers le système politique en place que les élus du PLR et du Centre.

Le faible degré de confiance dans les institutions des électeurs de l’UDC s’explique en partie par le fait que le parti se considère comme une force d’opposition à l’élite politique, même si elle participe au gouvernement à tous les niveaux de l’Etat.

Finalement, parmi les membres du Conseil fédéral, c'est Karin Keller-Sutter qui prend la tête du classement de l'influence (76%). Suivie par Albert Rösti (65%). Les cinq autres ministres suivent loin derrière. Elisabeth Baume-Schneider est la ministre la moins influente du collège (6%). Et Ignazio Cassis est considéré comme le ministre le moins sympathique.

Le sondage a eu lieu du 25 août au 11 septembre 2025. 32 147 réponses ont été exploitées. (ats/svp)

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