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Symboles nazis: cet UDC genevois en veut à son parti

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image: Arno Burgi/dpa-Zentralbild

Interdiction des symboles nazis à Genève: cet UDC en veut à son parti

Genève est le premier canton à interdire les symboles de haine dans l'espace public. L'initiative est partie du conseiller national UDC Thomas Bläsi. Petit-fils d'un survivant des camps de concentration, il exprime des critiques à l'égard de ses camarades de parti.
11.06.2024, 20:42
Julian Spörri / ch media
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Le vote aurait difficilement pu être plus clair: 85% des Genevois ont voté dimanche pour l'interdiction des symboles de haine. Les emblèmes nazis tels que la croix gammée et les insignes SS doivent définitivement disparaître de l'espace public. Au niveau national, le Conseil fédéral élabore actuellement les bases légales d'une telle interdiction. Ce printemps, le Conseil national et le Conseil des Etats ont pris cette décision après des années de tergiversations.

A Genève, l'UDC a été le seul parti à s'opposer à cette interdiction, bien que ce soit un membre du parti qui ait lancé le projet: l'actuel conseiller national UDC genevois Thomas Bläsi. Son grand-père, Gaston de Bonneval, un résistant français, a survécu au camp de concentration de Mauthausen en tant que prisonnier politique.

Thomas Bläsi, conseiller national UDC genevois.
Thomas Bläsi, conseiller national UDC genevois.image: keystone

Etes-vous satisfait de l'approbation nette de Genève?
Thomas Bläsi:
Quand on voit tout ce qui se passe actuellement dans le monde, une union massive contre les symboles de haine est un message très clair de réussite.

«D'un point de vue personnel, je suis heureux parce que j'ai pu perpétuer l'héritage de mon grand-père»

Nous sommes 26 petits-enfants, et chacun à sa manière essaie de transmettre les souvenirs de la souffrance de notre grand-père à travers les générations et de faire bouger les choses à petite échelle.

En tergiversant pendant des années, le Parlement fédéral a-t-il manqué de sensibilité pour un sujet sur lequel le peuple semble avoir une opinion claire?
En effet, Genève a été plus rapide que la Confédération, même si les discussions ont commencé plus tard. Les rouages tournent plus lentement à Berne que dans les cantons. A cela s'ajoute le fait qu'au Parlement fédéral, il existe un groupe de résistance très actif qui s'oppose à l'interdiction des symboles de haine en invoquant le droit à la liberté d'expression.

L'opposition vient notamment de votre propre parti, l'UDC. Cela vous déçoit-il?
Oui. L'argument de la liberté d'expression ne tient pas la route. Moi aussi, j'accorde la plus haute importance à ce principe. Mais il ne s'applique pas aux idéologies qui empêchent tous les autres de s'exprimer librement. Le régime hitlérien a clairement démontré que les nazis et leurs symboles sont les ennemis de toute liberté d'expression.

Certains représentants de l'UDC critiquent le fait que l'on ne sait pas exactement quels symboles de haine seront interdits. Comment souhaitez-vous mettre en œuvre cette interdiction?
Ma proposition de loi à Genève vise en premier lieu l'époque du Troisième Reich, de 1933 à 1945. Il est facile de dresser une liste des symboles nazis propagés à l'époque. Elle comprendrait par exemple le salut hitlérien ou la croix gammée.

«Bien sûr, d'autres symboles haineux reconnus peuvent également être interdits, comme les costumes du Ku Klux Klan»

Ma seule condition est que leur définition soit suffisamment claire pour ne pas saper l'efficacité de l'interdiction concernant les symboles nazis.

Comment les contrevenants doivent-ils être punis?
L'élaboration de sanctions justes contre les personnes qui brandissent les mêmes symboles que dans le camp de concentration où mon grand-père a été torturé ne relève pas de ma compétence. C'est au gouvernement genevois de décider.

Traduit et adapté par Tanja Maeder

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