A l'heure où la situation financière du canton de Vaud impose des mesures d'assainissement, des réductions de subventions pour l’ensemble des partenaires de la Direction générale de la santé (DGS) sont nécessaires. Des courriers ont été envoyés aux partenaires concernés, a indiqué lundi le service de presse du Département de la santé et de l’action sociale (DSAS). Il revenait sur une information de la RTS.
Le DSAS précise que «les dispositions finales et donc les montants ne sont pas encore arrêtés définitivement. Ces coupes font partie du plan de mesures que le Conseil d’Etat doit prendre dans le cadre du budget 2026 afin de respecter le cadre institutionnel».
«Nous sommes sous le choc», a déclaré Patricia Albisetti, secrétaire générale de la Fédération des hôpitaux vaudois (FHV) qui chapeaute les douze hôpitaux régionaux du canton.
«Nous nous attendions certes à des coupes, mais ces montants sont très conséquents. Nous sommes inquiets pour les prestations à la population, inquiets pour le personnel, a-t-elle expliqué à Keystone-ATS.
Parmi les structures les plus touchées, la secrétaire générale a cité les Etablissements du nord vaudois qui devraient subir une coupe de 4,6 millions, tout comme le Pôle santé du Pays d'Enhaut pour qui cela représente une grosse part du budget. Certaines structures pourraient perdre jusqu’à 30% de leur budget.
La FHV va désormais analyser les coupes prévues et les licenciements qui pourraient en découler, sachant «que le 70-75% des coûts des établissements hospitaliers est constitué par le personnel», a relevé Mme Albisetti.
La FHV a l'intention de préparer un plan d'action exposant clairement ce qui ne pourra plus être réalisé au sein de ses établissements. Elle compte également demander une rencontre avec la cheffe du DSAS Rebcca Ruiz ou avec la présidente du Conseil d'Etat Christelle Luisier pour la rentrée.
Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. «Si ces montants à économiser dans la santé venaient à être confirmés, ceux-ci entraîneraient un risque réel de fermeture pour certains hôpitaux régionaux, avec des conséquences graves pour le personnel, la prise en charge des patients et la stabilité du système de santé dans son ensemble», écrit le PSV vaudois.
Pour le POP vaudois, «ces mesures d’austérité sont inacceptables». Elles s’inscrivent dans une logique politique de démantèlement des services publics, alors même que les besoins en matière de santé n’ont jamais été aussi importants.
De son côté, le syndicat SUD demande au DSAS et à l’employeur public d’informer avec précision les syndicats, associations et représentations du personnel concerné sur les mesures décidées et leur incidence. Il demande également l'ouverture immédiate de négociations pertinentes afin que les conditions de salaire, de travail et d’emploi du personnel soient sauvegardées et garanties.
Pour mémoire, le Conseil d’Etat a annoncé des mesures d'assainissement à hauteur de 94 millions en 2025. Le budget 2026 sera lui fortement impacté avec des économies d'environ 300 à 400 millions pour respecter le cadre légal du petit équilibre. (sda/ats)