Réunis samedi en assemblés à Aarau, les délégués de l'UDC ont souhaité le retour de l'ordre en Suisse. Leur président Marcel Dettling a vilipendé la gauche. Les délégués, eux, ont recommandé de voter oui le 24 novembre au financement uniforme des soins.
«Nous devons remettre de l'ordre en Suisse», a déclaré Marcel Dettling, président de l'UDC lors de l'assemblée. Le conseiller national s'en est pris à la gauche et au conseiller fédéral socialiste Beat Jans.
«Les gens en ont assez de l'immigration de masse et du chaos de l'asile», a lancé Marcel Dettling dans son discours d'ouverture de l'assemblée des délégués essentiellement consacrée à l'initiative «Pas de Suisse à 10 millions!».
«Les Suisses en ont marre que les migrants illégaux soient soumis à d'autres règles que les nôtres», a poursuivi le conseiller national schwyzois. Les requérants «peuvent resquiller dans les trains» et «commettre des vols à l'étalage sans être exclu de la procédure d'asile».
«Ils peuvent entrer en Suisse illégalement sans aucune conséquence. Au contraire, ils sont même récompensés» avec une prise en charge à 100% et «ils ne sont même pas obligés de travailler».
Il y a tout de même «une lueur d'espoir», selon le président de l'UDC. Le Conseil national a décidé que les requérants dont la demande d'asile a été rejetée ne doivent plus pouvoir faire venir leur famille en Suisse.
Le PS, les Vert-e-s et les Vert'libéraux «veulent pouvoir continuer avec le statu quo», a encore déclaré Marcel Dettling. Le Centre «cautionne» aussi sur certains points «le chaos de l'asile engendré par la gauche rose-verte», a affirmé le président de l'UDC.
Il est «incohérent» que la Suisse doive payer des milliards pour la reconstruction de l'Ukraine «tout en dépensant des milliards pour les Ukrainiens qui ne veulent pas rentrer chez eux», estime le conseiller national schwyzois. Le statut S «est synonyme d'une aide sociale en Suisse ad aeternam».
L'UDC a des solutions pour «remettre de l'ordre en Suisse», selon Marcel Dettling. Il s'agit de l'initiative «sur la protection des frontières, contre les abus en matière d'asile» et de l'initiative «Pas de Suisse à 10 millions!».
Le peuple devra voter, probablement en 2025, sur ce texte exigeant que le Conseil fédéral et le Parlement prennent des mesures dès que la population dépasse les 9,5 millions de personnes. En juin, le Conseil fédéral s'est dit contre cette initiative et n'a pas proposé de contre-projet.
Il a également été question de votations populaires plus proches samedi à Aarau. Les délégués ont recommandé de voter oui au financement uniforme des soins, soumis au peuple le 24 novembre.
Le vote a été précédé d'une longue discussion avec plus d'une vingtaine d'orateurs. Le parti a manifestement eu du mal à accorder ses violons. Les délégués ont rejeté la proposition de liberté de vote du comité du parti par 241 voix contre 93.
La direction du parti penchait pour un «non» à l'EFAS. Les directeurs UDC de la santé dans les cantons de Zurich, de Berne et d'Argovie étaient pour, de même que le «patriarche» du parti, l'ex-conseiller fédéral Christoph Blocher.
Les autres objets soumis en votations fédérales n'ont, eux, guère fait débat parmi les délégués de l'UDC. L'assemblée a largement soutenu, par 384 voix contre 1 et 3 abstentions, l'extension des autoroutes. Cet objet compte six projets devisés, au total, à cinq milliards de francs, dont un romand. L'axe Le Vengeron-Coppet-Nyon (VD) doit notamment être élargi à deux fois trois voies sur 19 km.
Les délégués ont également suivi l'avis de la direction du parti dans le domaine du droit du bail. Ils ont soutenu les mesures contre les sous-locations abusives par 361 voix et 3 abstentions ainsi que la simplification des résiliations de bail pour besoin propre par 356 voix et une abstention. (chl/ats)