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Ukraine: ce Valaisan tricote pour aider les bébés

Le Valaisan Guy Rossoz tricote des couvertures pour les enfants en Ukraine.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Guy Rossoz tricote des couvertures qui sont envoyées dans un hôpital à Kiev.Image: watson

Ce Valaisan tricote pour aider l'Ukraine

Guy Rossoz, chauffeur de car postal bientôt à la retraite, consacre son temps libre à tricoter des couvertures pour l'un des hôpitaux de Kiev. Depuis le début de la guerre, elles tiennent chaud à de nombreux enfants. Rencontre.
25.12.2025, 07:0825.12.2025, 07:30

Rendez-vous à une vingtaine de minutes de Sion, dans le village de Daillon, en Valais. C'est ici que vit Guy Rossoz, un chauffeur de car postal bientôt à la retraite: «Je termine de travailler à la fin de l'année, se réjouit-il. J'ai fêté mon anniversaire le 14 décembre!» Je franchis la porte d'un charmant chalet et suis immédiatement accueillie par Michèle, sa femme, et deux de leurs trois chats. «La petite dernière a six mois et c'est une vraie terreur», plaisante le sexagénaire pendant que le félin grimpe et saute partout.

Une chipie à laquelle Guy Rossoz doit particulièrement faire attention lorsqu'il s'attèle à l'un de ses passe-temps favoris: le tricot. Et pour cause: depuis le début de la guerre en Ukraine, les couvertures qu'il confectionne sont destinées aux enfants et aux bébés de l'un des hôpitaux de Kiev.

Le Valaisan Guy Rossoz tricote des couvertures pour les enfants en Ukraine.
Guy Rossoz dans son chalet à Daillon avec Myrtille, surnommée «la terreur», qui l'observe depuis le rebord de la fenêtre.Image: watson
Le Valaisan Guy Rossoz tricote des couvertures pour les enfants en Ukraine.
Depuis le début de la guerre, le Valaisan tricote des couvertures envoyées en Ukraine.Image: watson

Une centaine de couvertures par année

«J'ai appris à tricoter avec ma mère», retrace le valaisan lorsqu'on lui demande d'où vient ce hobby. «J'ai arrêté un certain temps. Et puis, il y a une vingtaine d'années, ma femme m'a dit qu'elle avait froid et qu'elle rêverait d'avoir un plaid. J'ai donc recommencé.» Jusqu'à récemment, il tricotait uniquement des couvertures pour ses proches ou pour les chats de son entourage. En février 2022, la guerre en Ukraine éclate:

«Nous avons eu un élan de solidarité et avons amené des vivres en tout genre»

Un lot dans lequel se trouvaient une vingtaine de couvertures en laine que Guy Rossoz avait en stock.

L'histoire ne s'arrête toutefois pas là:

«Une connaissance de ma femme d'origine ukrainienne s'occupait d'envoyer de l'aide en Ukraine. Une partie de sa famille vit là-bas, dont son frère, enrôlé dans l'armée. Quand elle a appris que je tricotais, elle a demandé si je pouvais faire plus de couvertures. J'ai tout de suite accepté!»
Guy Rossoz

Un passe-temps qui s'est, dès lors, transformé en quelque chose d'extrêmement motivant pour le bénévole: «Je sais à quoi servent mes couvertures», dit-il, ému, en sortant son téléphone pour me montrer les photos envoyées au fil des années par l'hôpital de Kiev. Sur les images, «des petits bouts», comme Guy Rossoz les appelle, emmitouflés dans la laine. Avec l'arrivée de l'hiver, les tricots sont d'autant plus nécessaires. Ils l'ont également été lorsque l'établissement hospitalier a été bombardé ou victime d'une coupure d'électricité.

Guy Rossoz tricote des couvertures pour les enfants de l'un des hôpitaux de Kiev, en Ukraine.
Un nouveau né à l'hôpital de Kiev couvert de l'une des couverture de Guy Rossoz. Image: Guy Rossoz
Guy Rossoz tricote des couvertures pour les enfants de l'un des hôpitaux de Kiev, en Ukraine.
De plus grands enfants emmitouflés dans les tricots fabriqués en Suisse.Image: Guy Rossoz
Guy Rossoz tricote des couvertures pour les enfants de l'un des hôpitaux de Kiev, en Ukraine.
Un petit dernier! Image: Guy Rossoz

«C'est encourageant de voir le sourire de ces dames», poursuit-il en regardant une employée devant un berceau qui tient l'une de ses créations ornée du drapeau suisse. Car Guy Rossoz tricote uniquement les étendards suisses et ukrainiens, principalement pour des questions de rapidité et de facilité. Depuis 2022, une centaine de couvertures ont été confectionnées et envoyées en Ukraine. D'ailleurs, les rouges à croix blanches ont énormément de succès. Et ce, «même si elles ne sont pas carrées, mais rectangulaires», plaisante-t-il.

«Mes tricots ne restent pas longtemps dans des cartons. En quittant l'hôpital, les parents partent généralement avec»
Guy Rossoz
Guy Rossoz tricote des couvertures pour les enfants de l'un des hôpitaux de Kiev, en Ukraine.
La couverture à l'effigie du drapeau suisse, qui a beaucoup de succès.Image: watson
Guy Rossoz tricote des couvertures pour les enfants de l'un des hôpitaux de Kiev, en Ukraine.
Et celle aux couleurs du drapeau ukrainien.Image: watson

Tricoter dans le car postal

Depuis bientôt quatre ans, le Valaisan consacre donc la majeure partie de son temps libre à ses pelotes de laine et ses aiguilles. Il rigole:

«Au lieu de fumer clope sur clopes, je tricote. D'ailleurs, je sors plus souvent avec mon tricot qu'avec ma dame»

Car, son activité manuelle ne se limite pas aux frontières de son chalet. Guy Rossoz tricote partout, notamment dans le car postal. Dès qu'il a une pause de deux heures entre ses services, il en profite:

«Je m'assois sur un siège passager et je tricote. Pas mal de gens qui passent et me voient sont surpris»

Pour l'instant, celles et ceux qui le croisent le verront uniquement travailler sur ses couvertures. Les choses pourraient néanmoins évoluer: «J'aimerais beaucoup apprendre à faire des chaussons», confie-t-il en ouvrant la photo de deux bébés aux pieds bien enveloppés dans leurs petites chaussettes tricotées. «Mais j'ai encore une bonne réserve de fil bleu, jaune, rouge et blanc pour continuer à faire mes drapeaux», raconte-t-il en ouvrant sa boîte remplie de pelotes.

Aider à la reconstruction

Plusieurs personnes ont voulu participé au financement de la laine, mais le sexagénaire refuse. L'un de ses souhaits futurs, lorsque le conflit s'arrêtera, est d'aller sur placer amener lui-même ses tricots. Car il en est convaincu:

«Mes couvertures seront encore utiles à la fin de la guerre. J'aimerais également me rendre en Ukraine pour aider à reconstruire le pays»
Guy Rossoz
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source: clcpc
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