L'alliance Boussole / Europe prévoit de soumettre son initiative avant l'été. Elle demande que les nouveaux accords de l'UE soient soumis à un référendum obligatoire, avec une majorité cantonale. En parallèle, elle dévoile un projet ambitieux : revoir le système de la libre circulation des personnes.
Sept mois après le lancement de la collecte de signatures, Boussole / Europe a déjà réuni 80 000 signatures pour son initiative. Cette dernière exige que les nouveaux accords de l'UE soient soumis à un référendum obligatoire. L'initiative devrait être soumise avant l'été.
L'intégration institutionnelle à l'UE, avec l'adoption dynamique des lois et l'interprétation contraignante du droit par la Cour de justice de l'UE (CJUE), représente, selon Philip Erzinger, directeur général de Boussole / Europe, «une ingérence majeure» dans les processus politiques minutieusement équilibrés de la Suisse.
C'est pourquoi il est nécessaire que cet accord soit soumis à un référendum obligatoire. Si le gouvernement et le Parlement suivent cette logique et que le peuple et les cantons approuvent les nouveaux accords de l'UE lors du référendum, l'organisation retirera son initiative, a-t-elle précisé.
L'alliance s'attaque déjà à son prochain projet: rendre la libre circulation des personnes plus adaptée au marché, a expliqué Alfred Gantner, cofondateur du comité d'initiative et de Partners Group. «Bien que nous soyons fondamentalement attachés à la libre circulation des personnes», a-t-il précisé lors d'une conférence de presse, «nous pensons qu'il existe des modèles plus efficaces à l'intérieur même de ce système.»
Alfred Gantner envisage un système alternatif basé sur un mécanisme de marché. Chaque année, 80 000 immigrants en provenance de l'UE arrivent en Suisse, soit l'équivalent de la population de Lucerne, a-t-il expliqué. «Cette immigration devrait également participer au financement des coûts générés – notamment les infrastructures.»
Dans les mois à venir, Boussole / Europe prévoit de collaborer avec un professeur d'université pour développer un nouveau modèle. «L'UE ne construira certainement pas de mur autour de nous pour empêcher ses travailleurs qualifiés d'accéder au marché du travail suisse», a addéné, confiant, Philip Gantner.
Traduit et adapté par Noëline Flippe