Au printemps 2024, plusieurs étrangers vivant en Suisse ont reçu par courrier une bien fâcheuse nouvelle: le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) leur annonçait la révocation de leur permis de séjour.
Mais comme le relate la RTS, la missive n'avait d'officielle que l'allure. Il s'agissait en réalité de fausses lettres envoyées par des imposteurs se faisant passer pour l'autorité fédérale.
Vivant en Suisse depuis trois ans, une chercheuse raconte sa mésaventure. Elle a d'abord reçu un premier courrier portant son nom et son adresse qui, en anglais et en allemand, lui indiquait ceci:
Bouleversée par la nouvelle, elle se résout à poser sa démission. Mais après discussion avec son responsable, elle réalise que le numéro de référence de la lettre est erroné, tout comme le code QR qui l'accompagnait.
Quelques mois plus tard, la chercheuse reçoit un nouveau courrier. Cette fois, le propos est moins subtil:
Le Secrétariat d'Etat aux migrations confirme à la RTS avoir recensé une vingtaine de cas similaires entre avril et mai 2024. D'autres «signalements» ont parallèlement été transmis aux autorités cantonales, mais leur nombre n'est pas connu.
Saisi par le SEM, le Ministère public de la Confédération (MPC) avait alors ouvert une enquête pour usurpation de fonctions. Mais faute de parvenir à identifier les auteurs des fausses lettres, les investigations avaient été suspendues.
Contactée par la RTS, la Commission fédérale contre le racisme indique ne pas connaître les motivations précises des faussaires. Elle confie en revanche retrouver dans leurs lettres les mots et les thèmes de l'extrême droite germanophone, dont les idées seraient actuellement largement propagées en Suisse alémanique. (jzs)