Le Conseil fédéral fait le point: mercredi, les négociateurs en chef suisses présenteront au gouvernement le résultat des âpres négociations qu'ils ont menées avec l'UE depuis mars. Il appartiendra alors au Conseil fédéral de décider où il veut encore améliorer les choses pour l'étape finale d'ici la fin de l'année.
Le lendemain déjà, la présidente de la Confédération Viola Amherd aura l'occasion de transmettre les décisions du Conseil fédéral de première main à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Il est certain que les deux femmes se croiseront lors du sommet de la Communauté politique européenne à Budapest – on peut supposer qu'elles auront l'occasion de s'entretenir brièvement.
Lors du dernier entretien, début octobre à Genève, von der Leyen a clairement indiqué qu'elle n'accepterait pas une limitation unilatérale de l'immigration par la Suisse. Peu après, les 27 Etats membres de l'UE ont publiquement renforcé cette position.
Malgré cela, les négociations sur la clause de sauvegarde souhaitée par la Suisse se sont poursuivies. Le négociateur en chef suisse, Patric Franzen, se bat à Bruxelles pour chaque lettre. Il sait que s'il rentre bredouille sur la clause de sauvegarde, il n'aura pas rempli sa mission.
Mais Franzen sait aussi qu'il ne peut pas non plus donner de faux espoirs au Conseil fédéral. Les quotas et les plafonds ont été abandonnés depuis longtemps. Le meilleur des scénarios semble être que la Suisse puisse prendre des mesures non encore définies en cas d'urgence. Mais pour cela, l'UE devrait d'abord reconnaître qu'il y a un problème objectif d'immigration en Suisse. Et comme chacun le sait, l'UE soutient le contraire, se référant au faible taux de chômage et à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée.
Il est également clair que la Suisse devrait offrir quelque chose en retour pour toute concession de l'UE, comme renoncer à augmenter les frais de scolarité pour les étudiants européens. Le Conseil fédéral est-il prêt à faire ce pas? Amherd devra sans doute en parler à von der Leyen.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci