«Ils ont été arrogants»: l'UDC boycotte une rencontre avec l'UE
«La dernière chose dont nous ayons besoin maintenant, c’est d’une course d'école à Bruxelles», lance l'UDC Franz Grüter. Alors que les nouveaux accords avec l’Union européenne sont déjà sur la table, le conseiller national lucernois insiste:
Pour lui, plutôt que de se rendre à Bruxelles, les membres de la Commission de politique extérieure (CPE) feraient «mieux de lire les accords» proposés. Ce qui énerve l'élu? Un séjour de deux jours que la CPE doit effectuer cette semaine à Bruxelles. Treize parlementaires représentant tous les partis seront présents. Un seule exception:
Un élu du parti agrarien participera toutefois au déplacement, le Fribourgeois Pierre-André Page. Franz Grüter justifie la présence de son collègue par le fait que le Romand sera président du Conseil national l’an prochain, et qu’il se situe à ce titre «en quelque sorte au-dessus des clivages partisans».
Franz Grüter justifie ce boycott en se fiant à l’expérience d’un précédent déplacement. En novembre 2021, la CPE s’était déjà rendue à Bruxelles. Le conseiller national se souvient:
Le message des délégués européens, dit-il, avait été clair: la Suisse devait adopter le droit européen et verser de nouvelles contributions financières. «Cette situation perdure», déplore Franz Grüter.
La majorité de la CPE n’a pas la même lecture de la situation. Selon son président, Laurent Wehrli (PLR/VD), la commission a voté «démocratiquement en faveur du voyage par 14 voix contre 9 et 2 abstentions». Il se dit satisfait que Pierre-André Page respecte cette décision.
L’objectif du déplacement, précise le Montreusien, est notamment de «rédiger un rapport d’information sur les relations entre les parlements des autres pays de l’AELE et le Parlement européen». La délégation souhaite aussi échanger avec ses homologues européens sur le processus décisionnel au sein de l’Union.
Ce point revêt une importance particulière, car la reprise du droit européen pourrait faire suite aux nouveaux accords entre la Suisse et l’Union européenne. A Berne, le débat ne fait que commencer concernant la manière dont le Conseil national et le Conseil des Etats pourront participer à ce processus. Il est donc utile de comprendre comment ces questions sont traitées à Bruxelles.
Fait notable, cette semaine, le groupe parlementaire Suisse–Etats-Unis se trouve, lui, aux Etats-Unis. Selon son président, le conseiller national Damien Cottier (PLR/NE), ce séjour permet de défendre les intérêts suisses, notamment dans le différend douanier.
Sur les photos qu’il publie sur Instagram, on aperçoit également deux représentants de l’UDC, les conseillers nationaux valaisan Michael Graber et zurichois Thomas Hurter, tout sourire devant l’objectif.
Traduit de l'allemand par Joel Espi
