Ces policiers romands pourront filmer les gens sans les avertir
Le Grand Conseil valaisan a accepté une révision de la loi sur la police cantonale qui ouvre la porte à une utilisation élargie des bodycams, rapporte ce jeudi Le Nouvelliste. Le point clé: les agents pourront désormais activer ces caméras «sans avertissement préalable ou autorisation spéciale», comme l’a défendu un amendement du Centre adopté par 79 voix contre 47.
L’enjeu a animé une bonne partie des débats, racontent nos confrères. Les socialistes et les Verts demandaient davantage de garanties pour encadrer l’usage de ces appareils – notamment l’obligation de privilégier la désescalade, ou la possibilité pour une personne contrôlée d’exiger l’activation de la caméra –, mais ces propositions ont été largement rejetées. Pour leurs auteurs, rappelle Le Nouvelliste, ces mesures visaient à renforcer la confiance envers la police. «La confiance est en berne», a insisté Julien Bagnoud (Verts).
A droite, la tonalité était tout autre. Pour Carole Melly-Basili, cet assouplissement est «un message de confiance» envers des agents confrontés à des manifestants parfois violents. Le conseiller d’Etat Stéphane Ganzer a précisé qu’un voyant rouge s’allume lorsqu’une caméra est enclenchée, mais aucune obligation d’avertir verbalement les personnes concernées n’est prévue.
Le texte global – incluant l’achat d’une dizaine de bodycams coûtant environ 4000 francs pièce – a été accepté en une seule lecture par 112 voix contre 9 et 6 abstentions, rapporte Le Nouvelliste.
La révision de la loi doit encore franchir les étapes habituelles avant d’entrer en vigueur. Le texte adopté pourrait être soumis à référendum dans les 90 jours suivant sa publication officielle. A ce stade, aucun opposant ne s’est encore déclaré en faveur d’un tel recours. (jah)
