L’UDC perd son procès contre l'auteur d'un mot-croisés valaisan
L'auteur d'un mots-croisés paru dans Le Nouvelliste et le responsable de sa diffusion sous forme d'un mandat externe au quotidien valaisan ont été acquittés par le tribunal de district de Sion. Tous deux devaient répondre de diffamation envers l'UDC du Valais romand.
Dans son verdict, le tribunal a estimé que les deux hommes n'avaient fait qu'exprimer une opinion, laquelle est protégée par la liberté d'expression. Le juge n'a pas non plus retenu les infractions d'atteinte à l'honneur et/ou de calomnie. Les deux hommes risquaient une peine de 30 jours-amendes avec sursis durant deux ans à 30 francs et 300 francs d'amende.
«On ne peut que se réjouir de cette victoire importante du droit à la liberté d'expression», s'est félicité dans un communiqué Me Pierre Chiffelle, l'avocat des prévenus:
«Nous ne devons pas museler les lanceurs d'alertes contre les mouvements d'extrême droite», avait souligné l'avocat vaudois durant le procès.
Une série de plaintes
Dans la rubrique «verticalement» du 18 novembre 2023, les cruciverbistes avaient dû répondre à la définition suivante:
La réponse: l'UDC.
Cette description n'avait pas plu à l'UDC du Valais romand. Celui-ci avait obtenu des excuses du Nouvelliste.
L'UDCVR a ensuite déposé des plaintes pénales contre l'auteur du mots-croisés et le responsable du mandat. La démarche a également été étendue à la suite de l'audition de police des prévenus, ceux-ci ayant parlé de «fascisme» et de «suprémacisme» en songeant à l'UDC.
Volonté de ne pas diffamer
«J'ai écrit ces définitions après une recherche approfondie en m'appuyant sur des sources fiables», avait souligné devant la Cour l'auteur du mots-croisés:
«Ces pages dans Le Nouvelliste étaient libres de paroles. Il s'agissait aussi d'une façon de montrer qu'on pouvait faire de l'art engagé», avait pour sa part précisé le responsable de sa diffusion.
Vingt jours pour faire appel
«On ne va pas dire que les prévenus n'ont pas agi avec conscience et volonté. Ce mots-croisés est un vecteur d'opinions politiques de la part de militants politiques», avait de son côté affirmé Me Jean-Luc Addor, l'avocat de la partie plaignante, durant sa plaidoirie:
Le Tribunal de Sion n'a finalement pas fait siennes les conclusions de l'avocat et conseiller national.
L'UDC du Valais romand a désormais 20 jours pour faire appel. Joint téléphoniquement par Keystone-ATS lundi matin, Jean-Luc Addor a dit prendre pour l'heure le temps de la réflexion. (jah/ats)
