Suisse
Valais

Nouvelliste: L’UDC perd contre l'auteur d'un mot-croisés

L’UDC perd son procès contre l'auteur d'un mot-croisés valaisan

Le tribunal de Sion a acquitté l’auteur d’un mots-croisés controversé et son diffuseur, estimant que les termes visant l’UDC relevaient d’une opinion protégée.
01.12.2025, 12:3401.12.2025, 12:34

L'auteur d'un mots-croisés paru dans Le Nouvelliste et le responsable de sa diffusion sous forme d'un mandat externe au quotidien valaisan ont été acquittés par le tribunal de district de Sion. Tous deux devaient répondre de diffamation envers l'UDC du Valais romand.

Dans son verdict, le tribunal a estimé que les deux hommes n'avaient fait qu'exprimer une opinion, laquelle est protégée par la liberté d'expression. Le juge n'a pas non plus retenu les infractions d'atteinte à l'honneur et/ou de calomnie. Les deux hommes risquaient une peine de 30 jours-amendes avec sursis durant deux ans à 30 francs et 300 francs d'amende.

Le Grand conseil valaisan a refus
Le Nouvelliste (image d'illustration).Keystone

«On ne peut que se réjouir de cette victoire importante du droit à la liberté d'expression», s'est félicité dans un communiqué Me Pierre Chiffelle, l'avocat des prévenus:

«Le tribunal a considéré que les termes utilisés expriment une appréciation générale des orientations prêtées à l'UDC par l'auteur du mots-croisés. Il a également estimé qu'une personne morale comme un parti politique s'expose à la critique – même très vive – de son idéologie, de son action et de son orientation.»

«Nous ne devons pas museler les lanceurs d'alertes contre les mouvements d'extrême droite», avait souligné l'avocat vaudois durant le procès.

Une série de plaintes

Dans la rubrique «verticalement» du 18 novembre 2023, les cruciverbistes avaient dû répondre à la définition suivante:

«Parti politique suisse raciste, xénophobe, homophobe, anti-féministe, anti-écologiste, anti-pauvre, nationaliste»

La réponse: l'UDC.

Cette description n'avait pas plu à l'UDC du Valais romand. Celui-ci avait obtenu des excuses du Nouvelliste.

L'UDCVR a ensuite déposé des plaintes pénales contre l'auteur du mots-croisés et le responsable du mandat. La démarche a également été étendue à la suite de l'audition de police des prévenus, ceux-ci ayant parlé de «fascisme» et de «suprémacisme» en songeant à l'UDC.

Volonté de ne pas diffamer

«J'ai écrit ces définitions après une recherche approfondie en m'appuyant sur des sources fiables», avait souligné devant la Cour l'auteur du mots-croisés:

«J'essaie toujours de ne pas diffamer. Concernant l'UDC, je me suis inspiré de leurs discours, de leurs programmes et et de leurs campagnes électorales»

«Ces pages dans Le Nouvelliste étaient libres de paroles. Il s'agissait aussi d'une façon de montrer qu'on pouvait faire de l'art engagé», avait pour sa part précisé le responsable de sa diffusion.

Vingt jours pour faire appel

«On ne va pas dire que les prévenus n'ont pas agi avec conscience et volonté. Ce mots-croisés est un vecteur d'opinions politiques de la part de militants politiques», avait de son côté affirmé Me Jean-Luc Addor, l'avocat de la partie plaignante, durant sa plaidoirie:

«Ici, il s'agit de défendre l'honneur de l'UDC du Valais romand comme personne morale. Le racisme et l'homophobie ne sont pas des accusations quelconques. Il y a des limites à la liberté d'expression et à la liberté artistique.»
Jean-Luc Addor, Nationalrat SVP-VS, spricht waehrend einer Medienkonferenz eines ueberparteilichen Komitees gegen die Volksinitiative "Fuer eine engagierte Schweiz (Service-Citoyen-Initiative)&qu ...
Jean-Luc Addor.Keystone

Le Tribunal de Sion n'a finalement pas fait siennes les conclusions de l'avocat et conseiller national.

L'UDC du Valais romand a désormais 20 jours pour faire appel. Joint téléphoniquement par Keystone-ATS lundi matin, Jean-Luc Addor a dit prendre pour l'heure le temps de la réflexion. (jah/ats)

On a testé les chips à l’Aromat
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
Avez-vous quelque chose à nous dire ?
Avez-vous une remarque ou avez-vous découvert une erreur ? Vous pouvez nous transmettre votre message via le formulaire.
1 Commentaire
Votre commentaire
YouTube Link
0 / 600
1
«Une attaque frontale» contre le service civil et pour l'armée se dessine
Près de 85% des votants rejettent l’idée d’une obligation générale de servir incluant aussi les femmes. Mais la question de savoir qui doit servir, combien de temps et dans quel cadre reste vivement débattue. Prochaine étape: une votation sur le service civil.
Après les derniers sondages, la défaite était attendue – mais pas avec une telle ampleur : 84,15 % ont rejeté l’initiative «Service citoyen». La gifle est nette: il n’y aura pas de «service civique» généralisé auquel les Suissesses auraient aussi été soumises. L’initiative s’est heurtée à une opposition tant à gauche qu’à droite. Le parti Vert'libéral était la seule formation à la soutenir.
L’article