Argent et famille, un cocktail explosif. Ce pourrait être le titre d’un documentaire télé. En l’espèce, il renvoie au dernier épisode de l’affaire Dittli, narré mardi par Le Temps. Notre confrère affirme que la conseillère d’Etat «n’a pas réglé les 20 000 francs que lui réclame l’Alliance vaudoise au titre de participation aux frais de la campagne 2022». Les candidats du camp bourgeois, sur le point de ravir à la gauche la majorité gouvernementale, avaient sorti 20 000 francs de leur poche pour couvrir un surplus de frais. Tous se sont acquittés de cet apport supplémentaire, sauf Valérie Dittli, la candidate du Centre, laquelle renvoie vers son parti.
Citant une source anonyme, Le Temps évoque un engagement oral entre les candidats de l’Alliance vaudoise.
Les maigres ressources du Centre, sous les couleurs duquel Valérie Dittli a été élue à la surprise générale à l’époque, ne seraient pas étrangères à cet imbroglio financier.
Un député du Grand Conseil vaudois joint par watson livre son impression:
Notre interlocuteur fait allusion aux accusations d’abus de pouvoir et de rupture de la collégialité portées en mars contre la jeune femme originaire du canton de Zoug, qui, en conséquence, a vu son dicastère être amputé de l’essentiel, les Finances. Le député vaudois ajoute:
Cette accumulation de reproches à l’endroit de Valérie Dittli exaspère l’ancien conseiller national vaudois du Centre (ex-PDC) Jacques Neirynck. «Il y a contre elle une chasse à cour», dénonce-t-il, reprenant l’expression employée par l’expert qui avait «blanchi» Valérie Dittli des soupçons d’optimisation fiscale et de tromperie concernant sa thèse de doctorat. «Aujourd’hui, reprend Jacques Neirynck, le procès contre elle continue et c’est complètement injuste.»
Pour l'ancien professeur à l'EPFL, qui représenta les démocrates-chrétiennes vaudois sous la coupole fédérale de 2007 à 2015:
D’origine belge, Jacques Neirynck s’identifie au parcours de la Zougoise, arrivée en 2016 dans le canton de Vaud, avant de prendre la direction de la section vaudoise du Centre en 2020 – «elle était très efficace», dit-il.
Jacques Neirynck, qui a «beaucoup rencontré Valérie Dittli dans des réunions de parti», voit en elle «une personne très agréable, qui a des convictions».
On se demande surtout si son élection n’a pas été pour elle un cadeau empoisonné. Dignes d’une dispute de vignerons, les querelles d’argent à présent rendues publiques montrent à quel point Le Centre, comptant sur sa conseillère d’Etat pour remplir les caisses du parti, n’était peut-être pas prêt à accéder au Conseil d’Etat.
Jacques Neirynck, lui, n'a qu'un souhait: que Valérie Dittli termine son mandat, se représente et soit réélue.