«La Dittli», c’est comme le papet ou le chasselas, on aime ou on déteste. La conseillère d’Etat aux lunettes noires est une machine à cliver. Les résultats de notre sondage (qui n'a qu'une valeur indicative) le montrent: avec Valérie Dittli, c’est du 50-50. Il y a les pour et il y a les contre. A quand les t-shirts à l’effigie de la nouvelle icône rock? En juillet à Paléo, ça pourrait marcher.
En attendant, voici comment vos votes se répartissent – un grand merci aux 843 participants qui, ce 2 avril à 18h00, avaient répondu à nos questions mises en ligne le 31 mars à 16h55.
Alors, voilà, pour 43% d’entre vous, Valérie Dittli, ministre vaudoise désormais privée des Finances, c’est Cruella, la méchante Cruella des 101 Dalmatiens. Gare à ceux qui se mettent en travers de sa route! Mais – il y a un «mais» et il y en aura d’autres – Valérie Dittli, c’est, considérez-vous à 41%, un mélange de blanche Heidi, rapport à son origine zougoise, déjà les Grisons, ne chipotons pas, et d’Erin Brockovich, la justicière sans un radis qui met au tapis les pollueurs d’eaux potables, ici le «système vaudois», alias les diaboliques PLR-PS. Par contre et définitivement, vous ne l'imaginez pas en Cendrillon astiquant le parquet, et pas trop non plus en Lady Di, sans doute pour ne pas lui porter malheur.
A cette question, l’item qui se détache d’un cheveu blond, c’est «arrogante», 36%, devant «courageuse», 35%. Là encore, gros clivage: d’un côté, la dominatrice, de l’autre, la victime. Comme vous êtes 16% à la juger «manipulatrice», il ne fait aucun doute que la jeune trentenaire ne sort pas à son avantage de ce bloc de questions. Un bon point pour elle: seuls 13% d’entre vous la jugent «naïve». La naïveté, pas le genre de la maison Dittli.
On n’est pas loin d’un parfait 50-50. A 48%, vous l’accablez: oui, ce qui se passe au Château Saint-Maire, l’Elysée vaudois, est grave, et c’est par elle, Valérie Dittli, que le malheur est arrivé. Elle n’a pas respecté les usages, pire, elle a peut-être violé la loi. Mais, retournement complet, avec 44% de vos votes, vous absolvez la Zougo-Vaudoise et faites d’elle la victime d’une machination qui ne dit pas son nom, ourdie par la haute administration du palais et pour la plus grande satisfaction de la cour, qui n’a qu’un souhait: qu’elle s’en aille enfin...
A la question des reproches, vous répondez en majorité et fort logiquement: un peu de tout cela (29%). Ce que ses détracteurs n’aiment pas en Valérie Dittli, c’est, dans l’ordre croissant, son côté suisse allemand, son jeu perso, son insupportable efficacité, sa gestion cassante du personnel. Bref, elle est énervante. Bref bis, ses qualités sont ses défauts et ses défauts sont ses qualités. En voilà une trouvaille!
Vous êtes légitimistes. Force revient aux institutions. Le Conseil d’Etat a bien fait de la rappeler à l’ordre, dites-vous à 46%. C’est beaucoup. En ajoutant vos 7% considérant qu’elle a bafoué la démocratie, cela fait 53% de voix favorables au gouvernement vaudois. A l’inverse, vous êtes un tiers, 32%, à penser que le Conseil d'Etat a voulu se séparer d’une gêneuse et 15% à juger qu’il a fait preuve de précipitation. Faut pas se presser.
Vous êtes 36% à la voir terminer son mandat dans la douleur et quitter ensuite le canton de Vaud. On dirait une fin de film. A 29%, vous pensez qu'elle démissionnera avant le terme de ses cinq ans, l'option la plus dramatique. Enfin, épilogue heureux, à la troisième place avec 25% des voix, elle fera sa place dans le gouvernement, tellement, même, qu'elle briguera avec succès un second mandat.