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Voici comment Vaud va tenter de remédier à la pénurie de logements

Voici comment Vaud va tenter de remédier à la pénurie de logements

Le canton de Vaud vit actuellement une situation tendue sur le march
Le canton de Vaud vit actuellement une situation tendue sur le marché du logement en raison d'un contexte de pénurie qui s'aggrave (photo symbolique).Keystone
Dans un contexte de pénurie aggravée, le Canton de Vaud a présenté jeudi sa «Vision logement» pour ces trois à cinq prochaines années. L'ASLOCA regrette «peu de mesures concrètes».
05.06.2025, 18:4305.06.2025, 18:43
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Reposant sur quatre axes de travail, le projet vise notamment à simplifier les procédures administratives et juridiques, à favoriser la valorisation de volumes existants ou encore à développer des logements à loyers abordables.

«Nous avons atteint un niveau de pénurie que nous ne pouvons plus ignorer, qui s'aggrave et s'étend»
la présidente du gouvernement Christelle Luisier, devant les médias à Lausanne

«Nous faisons face à un double problème. Quantitatif d'abord, avec une production annuelle de logements insuffisante et, ensuite, qualitative avec un manque d'offre adaptée aux besoins de la population», a-t-elle expliqué.

En 2024, le taux de vacance s'est établi à 0,96% pour l'ensemble du canton, alors que le taux d'équilibre se situe à 1,5%. Sur les dix districts vaudois, huit manquent de logements vacants. L'Ouest lausannois et Lausanne sont les moins bien lotis.

Avec des taux de vacance arrêtés l'an dernier à respectivement 1,67% et 1,55%, seuls les districts d'Aigle et de la Broye-Vully échappent à la pénurie, mais leurs conditions se péjorent aussi. En 2022, le district d'Aigle affichait encore un taux de 2,4% et celui de la Broye-Vully un taux de 2,5%.

Il y a en moyenne quelque 4500 nouveaux logements produits ces dernières années dans tout le canton alors qu'il y aurait besoin de 5500 à 6000 logements, selon les statistiques en la matière.

Deux tables rondes

«Lors d'une table ronde fédérale sur le sujet, nous avons en outre constaté que Vaud avait plusieurs outils déjà à sa disposition dans ses lois pour améliorer la situation, mais que ceux-ci étaient peu utilisés. Nous avons alors lancé plusieurs démarches, y compris participatives, pour bien identifier les freins à la construction et comment contribuer à les lever», a relevé Christelle Luisier.

Face à cette situation, la conseillère d'Etat en charge du Département des finances, du territoire et du sport (DFTS) a lancé dès 2022 de nombreux travaux de recherche pluridisciplinaires, d'études et d'analyse, ainsi que des ateliers participatifs. Une table ronde vaudoise réunissant plusieurs acteurs du domaine (communes, promoteurs, développeurs, locataires, urbanistes, architectes, ingénieurs, etc) s'est étalée de mars 2024 à mai 2025.

Le but était d'identifier les pistes d'action devant permettre à l'Etat de contribuer, dans le cadre de ses compétences, à inverser cette tendance «doublement pesante» de la pénurie de logements. A cette dernière s'ajoute en effet une hausse des prix sur le marché du logement. Et à cette tension se greffe encore depuis quelques années une résistance toujours plus marquée de la population à tout projet de nouveau quartier, a résumé la ministre PLR.

Quatre axes de travail

Résultat de tous ces champs d'investigation: plusieurs mesures concrètes pouvant potentiellement améliorer les conditions-cadres propres au développement du logement, lui-même intégré aux questions d'aménagement du territoire.

«C'est notre Vision du logement dont l'objectif d'ici trois à cinq ans est d'atteindre à nouveau le taux d'équilibre de 1,5% pour l'ensemble du territoire»
Christelle Luisier

Celle-ci repose sur quatre axes de travail prioritaire. Le premier est de simplifier les procédures afin d'accélérer la production de logements. Le deuxième est de mobiliser le foncier et flexibiliser le cadre règlementaire. En plus de l'utilisation de parcelles vierges, il s'agit d'encourager une densification ciblée sur des parcelles bâties ou partiellement bâties, en privilégiant la qualité de vie (espace vert, mobilité, infrastructures, services, etc).

Le troisième axe est de favoriser l'accessibilité à tous les types de logements, pour répondre aux besoins multiples de la population (famille, couple, célibataires, seniors, étudiants, etc) notamment en matière de logement d'utilité publique (LUP). L'idée serait par exemple d'inciter les communes à prévoir des quotas de LUP dans leur planification, surtout à travers des plans d'affectation (PA).

Enfin, quatrième point, il faut renforcer la communication sur les outils de la promotion du logement (quotas, bonus, etc) auprès des communes. Et plus globalement soutenir un message autour de la qualité de vie en lien avec la création de logements.

Tous ces sujets sont abordés dans deux des chantiers majeurs de la législature pour le DFTS: une importante révision de la loi sur l'aménagement du territoire (LATC), qui sera présentée d'ici la fin de l'année, ainsi qu'une révision complète du Plan directeur cantonal (PDCn) attendue pour 2027.

L'antenne vaudoise de l'Association suisse des locataires (ASLOCA) a réagi jeudi à cette politique cantonale du logement. «Si les constats posés sont globalement pertinents et partagés, les réponses proposées laissent un goût amer: peu de mesures concrètes, aucune contrainte pour les milieux immobiliers et toujours pas de garantie pour les locataires», écrit l'association dans un communiqué.

«Tant que les priorités resteront dictées par les purs intérêts financiers privés et la logique de marché, la Vision logement ne produira ni logements abordables, ni sortie de pénurie», ajoute-t-elle. (mbr/ats)

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