«C'est un acte militant», a affirmé ce trentenaire vaudois, interrogé par Keystone-ATS.
Il a aussi dit vouloir «montrer publiquement» que l'on peut être emprisonné en Suisse pour avoir, comme dans son cas, filmé un collage d'affiches. «La justice devrait plutôt s'occuper du réchauffement climatique», a déclaré celui qui se fait surnommer Nikoko.
Selon Renovate Switzerland, dont il est l'un des cofondateurs, c'est la première fois en Suisse qu'un militant climatique entre en prison pour une action de désobéissance civile. Il avait filmé, en 2021 à Lausanne, une opération de collage du rapport du GIEC sur les murs de l'esplanade de la Cathédrale et du Château Saint-Maire, siège du gouvernement vaudois.
De même que les deux colleurs d'affiches, Nikoko a été sanctionné par le Ministère public, écopant d'une amende de 1800 francs et de 200 francs de frais de procédure. Ses deux comparses ont fait recours et finalement obtenu gain de cause devant le Tribunal cantonal, après le retrait de la plainte de la Direction générale des immeubles et du patrimoine. Ils n'ont dû payer que 120 francs chacun pour réparer les dégâts.
Nikoko, en revanche, n'a pas fait opposition et a refusé de payer son amende. Raison pour laquelle il doit désormais passer deux mois en prison. Il purgera sa peine dans une maison de «basse sécurité», à la Colonie ouverte des Etablissements de la plaine de l'Orbe (EPO), a précisé Marc Bertolazzi, porte-parole du Service pénitentiaire vaudois (SPEN), interrogé par Keystone-ATS.
Celui-ci a relevé que le militant avait décliné différentes «mesures alternatives» (semi-détention, travail d'intérêt général ou bracelet électronique) et qu'il restera enfermé durant deux mois, à moins qu'il ne décide d'ici là de payer son amende.
Pour accompagner Nikoko, environ 130 sympathisants se sont réunis mardi matin à la gare de Chavornay, avant de partir à travers champs pour les EPO. Quelques autres l'attendaient sur place, comme le prix Nobel de chimie et militant climatique Jacques Dubochet qui «ne pouvait pas ne pas être là».
Avant de franchir les grilles de la prison, Nikoko a salué, une par une, les personnes qui l'avaient accompagné et qui s'étaient mises en colonne. «J'ai un peu peur, mais je suis déterminé», a-t-il dit. (sda/ats)