Les permis de conduire en papier, de couleur bleue, vont officiellement disparaître d'ici au 1er novembre de cette année. Le Conseil fédéral les a jugés trop peu sécurisés et il fallait les mettre en conformité au niveau international. Il a initialement donné jusqu'au 31 janvier de cette année pour les changer, avant de retarder la date au 31 octobre.
Adieu donc les antiques bouts de papiers bleus, souvent écornés, parfois en bien mauvais état. Après cette date, c'est simple: ils ne seront plus valables. Les personnes qui n'auront pas changé pour le format carte de crédit seront considérées comme roulant sans permis de conduire valide. Avec toutes les conséquences qui en découlent en cas de contrôle, à commencer par une amende.
Si vous disposez encore d'un d'entre eux, il est temps de le changer pour le format «carte de crédit», introduit en 2003. Ironiquement, vous recevrez directement la nouvelle version du permis de conduire, également bleue, qui est entrée en fonction en avril dernier.
Pourtant, un grand nombre de permis de conduire en papier bleu sont encore en circulation dans les boîtes à gants et portemonnaies des conducteurs suisses. Les chiffres des différents offices de la circulation romands, contactés par watson, montrent que des dizaines de milliers de personnes en Suisse romande disposent encore du permis papier en ce mois de mars.
Au total, cela représente environ 80 000 permis bleus encore en circulation en Suisse romande. Le renouvellement des «bleus» semble en bonne voie. Selon 20 Minutes, à l'été 2023, encore 800 000 de ces permis circulaient en Suisse. Les cantons ont fait campagne pour les faire remplacer, à coup de lettres de rappel, de flyers envoyés avec le courrier des impôts ou encore de publications sur les réseaux sociaux. Certains envoient directement le formulaire de remplacement par la poste.
Les efforts ont porté leur fruit puisqu'un grand nombre de permis ont déjà été échangés l'année dernière. Les services des autos ne semblent pas avoir besoin d'aller faire la «chasse» aux récalcitrants, qui sont peu nombreux.
Il est toutefois un peu hasardeux de comparer les cantons sur la base des chiffres absolus alors que leur population varie grandement: le Jura compte 74 000 âmes et le canton de Vaud, 830 000. watson a calculé le pourcentage d'habitants qui roulent encore avec «le bleu».
Deux cantons pourtant proches se distinguent: Neuchâtel, où seuls 1,1% des habitants du canton disposent encore du permis de conduire de couleur. Et le Jura, où pas loin de 9,1% de la population l'utilise encore. Les autres cantons ont des chiffres qui tournent entre 1,6 et 3,9%.
Dans la vie, rien n'est gratuit. Combien coûte le renouvellement du permis bleu dans votre canton? Découvrez notre carte interactive pour le savoir:
C'est dans au Jura qu'on va casquer le plus: 71 francs! Fribourg, qui propose déjà le renouvellement le moins cher de Romandie, a même fait un petit geste: ceux qui échangent leur permis de conduire du format papier à celui de la carte de crédit ne paieront que 35 francs, à la place des 40 francs habituels.
Les conditions d'échange peuvent varier d'un canton à l'autre. Habituellement, il faut remplir un formulaire disponible sur le site du service des automobiles de son canton et l'envoyer avec une preuve de paiement, une photo d'identité récente et le permis bleu lui-même. Il est aussi possible d'aller le faire physiquement au guichet dans la plupart des cantons.
La nouvelle carte sera envoyée par la poste. Il est possible de continuer à conduire durant cette période. Certains cantons, à l'instar de Neuchâtel, renverront le fameux papier à leur propriétaire après traitement, «en souvenir». Voici les liens d'informations pour les différents cantons:
Un canton comporte une particularité: Genève. Dans le canton du bout du lac, les autorités estiment que plus de 35 000 permis papiers doivent être renouvelés. Mais ce chiffre ne correspond pas à la réalité des conducteurs roulant leur bosse dans les rues de la cité de Calvin et de sa campagne.
En cause? Les nombreux expatriés et autres travailleurs de la Genève internationale, qui ont obtenu un permis de conduire suisse et sont rentrés dans leur pays d'origine. Aucune obligation de rendre le permis lors de son départ n'étant présente, impossible de savoir avec précision le nombre réel de conducteurs genevois roulant encore avec le «bleu».
Didier Leibzig, directeur de l'Office cantonal des véhicules du canton, estime toutefois «entre 15 000 et 20 000» le nombre de personnes qui vont changer leur permis d'ici au 1er novembre. Soit un chiffre proche de ceux émis par les autres cantons.