L'élargissement de l'autoroute A1 entre Nyon (VD) et Le Vengeron (GE) aurait pour conséquence d'augmenter le flux du trafic dans les villes et les villages et de contrecarrer les efforts fait ces dernières années en matière de report modal, conclut une étude indépendante mandatée par l'Association Transports et Environnement (ATE). La population suisse votera sur cet objet le 24 novembre.
«Accroître la capacité d’une autoroute à l’intérieur d’une région urbaine telle que l’arc lémanique constitue un puissant levier d’induction du trafic automobile», écrit Yves Delacrétaz, Professeur de la Haute Ecole d'ingénierie et de gestion du canton de Vaud, dans une étude mandatée par l'ATE et publiée dimanche.
L’augmentation de la capacité de l’A1 aurait pour effet d'augmenter le volume du trafic en direction des villes comme Genève et son agglomération, Lausanne, l'Ouest lausannois, Nyon et Morges. Pourtant, toutes ces villes sont déjà aujourd’hui confrontées à des problématiques concrètes en la matière, qui les ont menées à conduire «depuis de nombreuses années des politiques de mobilité axées sur une diminution des flux automobiles», indique l'expert.
Cette politique semble fructueuse, puisque le volume du trafic stagne, voire diminue depuis une dizaine d’années, relève Yves Delacrétaz, par ailleurs ancien chef de la planification de la Direction générale de la mobilité du canton de Vaud et ex-directeur général de l'Office des transports du canton de Genève. La tendance s'observe dans les villes mais également sur la Route Suisse (RC1) où le trafic a baissé de 40% en 17 ans.
L'élargissement de l'A1 serait en outre «contreproductive du point de vue de la gestion du trafic sur territoire genevois», estime l'auteur de l'étude. Le volume de trafic supplémentaire provenant du canton de Vaud aurait pour effet de saturer l’autoroute de contournement de Genève.
Du côté de la jonction de Coppet, l'élargissement de l'A1 occasionnerait «une forte circulation de transit» pour les communes de Commugny, Tannay, Mies et Coppet, tandis que la jonction de Nyon verrait une augmentation de trafic «de 35 à 40%». Celle-ci chargerait essentiellement «un réseau de campagne, traversant notamment les villages de Crassier, Borex, Signy-Avenex et Eysins».
La population suisse est appelée à se prononcer dans les urnes le 24 novembre au sujet de six projets d'élargissement des autoroutes, dont un seul en Suisse romande.
Pour les partisans, que sont le Conseil fédéral, le Parlement, les cantons et le camp bourgeois, ces mesures auraient pour effet d'éliminer les goulets d'étranglement et de désengorger le trafic. Ils estiment qu'une circulation plus fluide sur l'autoroute permettrait de réduire le trafic d'évitement actuel dans les villes et les communes environnantes. (tib/ats)