Tant les impôts cantonaux sur les résidences secondaires que la loi sur l'e-ID ont de bonnes chances d'être acceptés en votation le 28 septembre, selon un sondage publié mercredi par 20 Minutes et Tamedia. La loi sur l'identité électronique obtient toutefois une majorité plus faible et une forte proportion d'indécis a été enregistrée.
Pas moins de 56% des plus de 21 000 personnes interrogées ont déclaré qu’elles voteraient oui à la loi sur l’e-ID. Et 40% des sondés se disent contre alors que 4% n'ont pas donné de réponse.
Dans ce sondage évalué par l'institut de recherche Leewas, la loi sur l'e-ID a été approuvée par une majorité de partisans des Vert-e-s, du PS, des Verts libéraux, du centre et du PLR. Seule la base de l'UDC s'est clairement prononcée contre le projet, avec une part de oui s'élevant à seulement 36%.
La loi ne recueille non plus pas de majorité chez les personnes ayant uniquement un diplôme obligatoire, ni chez celles aux faibles revenus. En revanche, elle est majoritairement soutenue dans toutes les autres catégories de niveau d’éducation et de revenu.
La différence entre les sexes est frappante: alors qu'une majorité d'hommes (64%) approuve la loi sur l'e-ID, seule une minorité de femmes (48%) se prononce en sa faveur. Aucune différence notable n'a été constatée en ce qui concerne les régions linguistiques ou le type d'habitat.
Pour les partisans, trois arguments ont été mis en avant: l'identité électronique permet de gagner du temps et de faciliter les démarches, elle renforce aussi la compétitivité globale de la Suisse et de la Confédération en tant qu'émetteur, garantit la sécurité et la protection des données.
Les opposants, eux, voient dans l’infrastructure de l’e-ID une cible attrayante pour les cyberattaques et le vol de données. Ils craignent également la création de profils comportementaux et la transmission des données.
Avec le projet approuvé fin 2024, le Conseil fédéral et le Parlement veulent permettre à la population de prouver son identité en ligne au moyen d'une preuve numérique. Cela devrait par exemple simplifier les achats en ligne ou certains contacts avec les autorités.
Le projet d'abolition de la valeur locative et d'introduction d'un impôt foncier spécial sur les résidences secondaires occupées principalement par leur propriétaire a été soutenu par une majorité encore plus nette des votants. 65% ont indiqué vouloir voter oui, 30% ont dit vouloir voter non et 5% n'ont pas répondu.
Le projet est majoritairement soutenu par les partisans de tous les grands partis, mais le clivage ville-campagne et la différence d'âge ont joué un rôle en raison des différences de sensibilité, explique l'étude. Les propriétaires, qui vivent dans leur propre logement, profitent de l'abolition de la valeur locative, contrairement aux locataires.
Dans les régions urbaines, où vivent majoritairement des locataires, le projet n'a donc recueilli qu'une majorité de 54% de voix favorables, contre 67% dans les agglomérations et 70% dans les régions rurales. La proportion de propriétaires est nettement plus élevée dans les cantons de montagne que dans les régions urbaines, note les auteurs de l'étude.
Une différence a également été constatée entre les régions linguistiques: en Suisse alémanique, plus de deux tiers des personnes interrogées soutiennent le projet, contre «seulement» 53% en Suisse romande et 72% en Suisse italienne. En revanche, aucune différence n'a été constatée entre les sexes.
Selon le sondage, c'est l'argument central selon lequel la valeur locative constitue une imposition injuste d'un revenu fictif qui n'existe pas qui a le plus convaincu les partisans. Les opposants invoquent deux arguments: d'une part, la suppression de l'impôt sur la valeur locative renforcerait l'avantage fiscal des propriétaires par rapport aux locataires; d'autre part, la suppression des déductions pour l'entretien des immeubles risquerait de faire baisser le chiffre d'affaires du secteur de la construction ou d'augmenter le travail au noir, rendant ainsi les investissements immobiliers moins intéressants.
A la fin de l'année dernière, les Chambres fédérales ont décidé de supprimer la valeur locative pour les résidences principales et secondaires. L'arrêté fédéral soumis au référendum obligatoire doit maintenant permettre aux cantons de compenser le manque à gagner résultant de l'abolition de la valeur locative.
Selon les auteurs de l'étude, les deux projets présentaient une proportion relativement élevée d'indécis et de réponses «plutôt oui» et «plutôt non». Le contenu des projets était en outre encore largement inconnu au moment de l'enquête, les 6 et 7 août.
Selon Leewas, la marge d'erreur des résultats du sondage est de 1,3 point de pourcentage. (jzs/ats)