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La face cachée du départ forcé du boss du WEF

La face cachée du départ forcé du boss du WEF

Le patron déchu du WEF, Klaus Schwab, révèle ce qu'il avait proposé au Conseil fédéral. Portrait de janvier 2019. (AP Photo/Markus Schreiber)
Klaus Schwab, encore président du WEF jusqu’à dimanche dernier.Image: AP
Le fondateur du Forum économique mondial a été victime de menaces. Il a déposé une plainte pénale pour contrainte. Ces révélations éclairent les circonstances de son retrait brutal du conseil de fondation.
26.04.2025, 07:03
Patrik Müller / ch media
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La démission inattendue de Klaus Schwab de ses fonctions de président et de membre du conseil de fondation du WEF aurait été précédée par un chantage. D'après des informations du journal Schweiz am Wochenende, l’homme de 87 ans aurait été sérieusement menacé durant la semaine sainte : s’il ne se retirait pas immédiatement, des révélations compromettantes seraient divulguées.

Klaus Schwab a donc non seulement porté plainte contre X pour diffamation, comme cela avait déjà été annoncé, mais aussi pour contrainte. Son bureau nous a confirmé cette information vendredi après-midi.

La stratégie du conseil pour préserver l'image du WEF

Ce qui est particulièrement explosif, c’est que Klaus Schwab a été approché par le conseil de fondation à cause de cette pression externe. Il lui a été conseillé de démissionner pour préserver la réputation du WEF, en promettant que cela permettrait d'étouffer les «accusations infondées» avant qu’elles n’atteignent l’opinion publique.

Il a suivi ce conseil – pour se retrouver pris au piège: le dimanche de Pâques, le conseil de fondation a tout de même décidé de lancer une enquête contre lui. L'information a rapidement fuité, notamment par le biais du Wall Street Journal. Klaus Schwab a ainsi perdu non seulement son poste, mais aussi une partie de sa réputation.

Les accusations anonymes? Il est question de retraits d'espèces par de jeunes collaborateurs, de massages d’hôtel réglés sur le compte du WEF, ainsi que de rendez-vous fictifs organisés pour justifier des voyages de luxe de son épouse. La famille Schwab aurait aussi bénéficié d’un accès privilégié à la «Villa Mundi», propriété du WEF au bord du lac Léman. Klaus Schwab conteste fermement l’ensemble de ces accusations.

epa12049151 The Villa Mundi, owned by the World Economic Forum (WEF), is seen in Cologny, near Geneva, Switzerland, 23 April 2025. Klaus Schwab, founder of the World Economic Forum (WEF), stepped down ...
La fameuse villa.Keystone

Ses premiers soutiens publics se font entendre: Joe Ackermann, ancien vice-président du conseil de fondation et ex-patron de la Deutsche Bank, a déclaré sur la chaîne SRF qu’il «mettrais ma main à couper qu’il est honnête».

La sidération chez les membres du WEF

Dans une interview qu'il nous a accordée cette semaine, Klaus Schwab a dénoncé des «accusations malveillantes» qu’il rejette catégoriquement. «Pour chacune de ces accusations, je dispose de preuves permettant de démontrer qu’elles sont fausses», a-t-il affirmé. Il reproche également au conseil de fondation de ne pas lui avoir permis de s’expliquer.

Ce conseil de fondation, constitué par Klaus Schwab lui-même autour de personnalités de renom comme Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, ou Al Gore, ex-vice-président américain, a unanimement décidé de mandater une enquête indépendante. Le Wall Street Journal, qui avait déjà auparavant mis en lumière des accusations de discrimination au sein du WEF, a joué un rôle central dans cette nouvelle révélation.

Selon des sources internes, plusieurs membres du conseil ont été «sidérés» par l’ampleur médiatique prise par l’éviction du fondateur de 87 ans. Certains considèrent aujourd’hui que la manière d’agir du conseil fut une erreur. Ils redoutent que l’affaire finisse par se retourner contre eux.

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