Suisse
Yverdon-les-Bains

Incendie à Yverdon: «Trois gamines, vous vous rendez compte...»

Un tragique incendie s'est déroulé ce jeudi 9 mars à Yverdon-les-Bains dans une maison où vivait une famille de cinq personnes.
Un tragique incendie s'est déroulé ce jeudi 9 mars à Yverdon-les-Bains dans une maison où vivait une famille de cinq personnes.Image: watson

Drame à Yverdon: «Trois gamines, vous vous rendez compte...»

L'incendie qui s'est produit, ce jeudi matin, dans une maison d'Yverdon-les-Bains a fait au moins quatre victimes, dont des enfants. Entre le choc et la tristesse, des habitants du quartier témoignent.
09.03.2023, 18:1810.03.2023, 06:57
Margaux Habert
Plus de «Suisse»

Les mines sont sinistres aux abords de la maison où s'est produit le drame, survenu tôt ce jeudi matin. «Je n'y crois pas. J'ai croisé la maman hier encore», nous lâche une femme du quartier voisin des Pugessies, âgée d'une soixantaine d'années, à la mi-journée. «Je me suis réveillée ce matin avec le bruit des sirènes, il y avait des pompiers et des policiers dans tous les sens», souffle-t-elle, appuyée sur l'une des barrières qui bouclent le périmètre.

«Trois gamines, vous vous rendez compte...»
Une habitante du quartier où s'est produit le dramatique incendie.

A midi, les pompiers n'ont pas encore pu extraire toute la famille des décombres. «Quatre victimes ont été retrouvées, décédées, dans l’habitation. Un enfant est toujours recherché», indique peu après la police cantonale vaudoise dans un communiqué de presse.

Vers 14 heures, de la fumée s'échappe encore des ruines, de petites flammes lèchent le toit dont il ne reste bientôt plus que la charpente, les habitants murmurent entre eux en regardant, impuissants, pompiers, policiers, gendarmes et médecins légistes s'affairer au carrefour des rues du Midi et du Valentin. C'est dans une villa qui fait l'angle que vivait cette famille de cinq personnes. Seule bonne nouvelle à ce stade: l'incendie a épargné la chienne, un berger australien selon 24heures, qui a été confié à des proches.

Une immense explosion et des gens qui crient

Debora Di Fuorti était réveillée à l'heure où s'est produit le drame. La jeune femme, qui vit dans un immeuble proche de la maison incendiée, nous raconte qu'elle était chez elle lorsqu'elle a entendu une explosion.

«Les murs, le sol, les fenêtres, toute ma chambre a tremblé. Je n’aurais jamais cru que ça puisse faire autant de bruit. Dans la panique, je me suis protégé le visage»
Debora Di Fuorti, une habitante du quartier.

La police confirme qu'une explosion a eu lieu vers 6h40, qui a été suivie d'un incendie. La jeune femme a filmé les flammes ravager la maison tandis qu'elle entendait des gens crier et appeler à l'aide.

Les images prises par la jeune femme:

Vidéo: watson

Raphaël, qui habite la rue du Valentin, n'a, lui, pas entendu l'explosion. Ce sont les sirènes des véhicules des pompiers et de la police qui l'ont réveillé.

«C'est un quartier calme, on n'imagine pas qu'un jour, on peut se réveiller dans une odeur de fumée, et qu'une famille entière a disparu... Quand je suis sorti de chez moi, il y avait un monsieur en pleurs sur le trottoir, je crois qu'il était de leur famille.»
Raphaël, un habitant du quartier.

Des badauds s'arrêtent un instant pour regarder les pompiers, toujours à l’œuvre en début d'après-midi. Un homme d'une septantaine d'années nous raconte vivre sur les hauts de la ville et avoir vu la fumée depuis chez lui.

«J'ai vu les informations, alors je suis allé à la fenêtre. Le nuage de fumée se voyait à des kilomètres à la ronde, c'était impressionnant»
Un homme vivant sur les hauts de la ville.

Au milieu des curieux qui parlent à voix basse en prenant des photos, un homme arrive avec des fleurs blanches. Il accroche le bouquet à une barrière, devant la maison dont des tuiles glissent du toit et s'écrasent dans un bruit assourdissant, et s'en va.

Un tragique incendie s'est déroulé ce jeudi 9 mars à Yverdon-les-Bains dans une maison où vivait une famille de cinq personnes.
Image: watson

«Je n'ai pas envie de devoir l'annoncer à mon fils»

Les trois filles du couple étaient scolarisées dans trois établissements de la ville. Dans l'après-midi, à la sortie des classes au collège Pestalozzi où était scolarisée l'une d'elles, certains enfants se précipitent dans les bras de leurs parents. Des hommes et des femmes qui attendent, inquiets, devant le préau. Certains sont en grande conversation, d'autres le regard perdu dans le vide. Tous sont abattus et abasourdis par la nouvelle.

Un papa, venu pour récupérer son fils de 9 ans, nous dit espérer que les enfants auront été prévenus du drame par les psychologues des cellules dépêchées sur place.

«Je n'ai pas envie de devoir dire à mon fils qu'une fille de son âge est morte dans un incendie, c'est trop glauque...»
Un père, devant le collège de Pestalozzi.

Certains enfants ont l'air hagards, d'autres pleurent. «Elle est morte!», sanglote une fillette sur sa trottinette, que sa mère tente de consoler. «Comment explique-t-on à des enfants qu'une de leurs camarades ne reviendra pas?», souffle une maman émue aux larmes à d'autres parents avant de prendre sa fille dans ses bras et de s'en aller.

En quittant Yverdon, en fin de journée, le tragique incendie est toujours sur toutes les lèvres. Si certains semblent tristes, d'autres essaient de comprendre. «Comment une maison peut-elle partir en flammes, comme ça? Qu’est-ce qui a pu provoquer l'explosion?», entend-on sur une terrasse proche de la gare. Ce sera à la police de le déterminer. Elle appelle par ailleurs les éventuels témoins à s'annoncer.

Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
Les profs propalestiniens de l’Uni de Lausanne ripostent face au rectorat
Suite à des dépôts de plaintes et, a appris watson, des enquêtes administratives, un collectif d'enseignants de l'Université de Lausanne se dote d'une association en vue de répliquer.

Mis sous pression par le rectorat, les professeurs apparus en première ligne des mobilisations propalestiniennes du printemps dernier à l’Université de Lausanne (Unil) lancent la riposte. Une nouvelle association s'apprête à voir le jour à l’initiative d’un «collectif informel» d'enseignants de l’Unil et de l’EPFL, a appris watson.

L’article