Les livraisons de gaz russe à l'Europe via l'Ukraine ont définitivement cessé mercredi. Cela après l'expiration d'un contrat signé entre les deux parties fin 2019 et maintenu malgré l'invasion du pays par la Russie.
Cet arrêt, qui concerne près du tiers des livraisons totales de gaz russe à l'Europe,
inquiète plusieurs pays de l'Est européen, notamment la Moldavie, particulièrement vulnérable, et la Slovaquie qui a averti de graves conséquences.
«C'est un événement historique. La Russie perd des marchés, elle va subir des pertes financières», s'est félicité le ministre ukrainien de l'Énergie, Guerman Galouchtchenko.
«Une grande défaite de Moscou»
Cette fin du transit est «l'une des plus grandes défaites de Moscou», s'est félicité mercredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
«Lorsque (Vladimir) Poutine a pris le pouvoir en Russie il y a plus de 25 ans, le volume annuel de gaz envoyé via l'Ukraine vers l'Europe s'élevait à plus de 130 milliards de m3. Aujourd'hui, le transit de gaz russe est à zéro, ce qui constitue l'une des plus grandes défaites de Moscou», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
«Impact drastique»
Ces dernières semaines, la Hongrie et la Slovaquie se sont plaintes de voir le robinet coupé.
Le Premier ministre slovaque Robert Fico, bien disposé envers Vladimir Poutine et dont le pays est très dépendant de l'approvisionnement en gaz russe, a averti mercredi d'un «impact drastique sur nous tous dans l'UE».
Ce dirigeant nationaliste s'est rendu à Moscou le 22 décembre pour tenter de trouver une solution dans l'urgence, provoquant la colère de Volodymyr Zelensky, qui l'a accusé de vouloir «aider Poutine».
La Hongrie reçoit l'essentiel de ses importations de gaz russe via TurkStream, qui passe sous la mer Noire, et l'arrêt du transit via l'Ukraine ne l'affectera que marginalement, même si le Premier ministre Viktor Orban a dit «ne pas vouloir abandonner» cette route.
La Transdniestrie sans chauffage
Si l'UE affirme s'être préparée à un tel scénario, le cas de la Moldavie - qui a décrété l'état d'urgence - est plus critique.
Gazprom avait annoncé l'arrêt des livraisons avant même l'officialisation par Kiev de la fin du contrat de transit, dans le contexte d'un différend financier avec cette ex-république soviétique aux aspirations européennes.
Dans ce pays, la région séparatiste prorusse de Transdniestrie «traverse une situation difficile» après que le fournisseur local Tiraspoltransgaz «a interrompu l'approvisionnement en gaz naturel et en chauffage», a averti le porte-parole du gouvernement moldave Daniel Voda, appelant la Russie à «cesser son chantage».