La plupart du temps, on n'entend qu'un son strident, comme à l'époque où les modems existaient encore. Mais parfois, la station russe UVB-76 diffuse des messages, généralement sous forme de mots courts. Cela s'est produit le 14 avril, quand des radioamateurs ont intercepté quatre mots.
Elle émet sur la fréquence 4625 kHz depuis les années 1970, presque toujours avec un bourdonnement croassant, raison pour laquelle on la surnomme «The Buzzer». Mais parfois, une voix se fait entendre. La station livre des messages énigmatiques, dont la signification fait l'objet de multiples théories.
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Certains pensent que l'armée russe a créé ce canal afin de pouvoir communiquer sur les fréquences radio même en cas de guerre nucléaire. D'où l'autre surnom de l'émetteur, «Doomsday» (réd. jour de l'apocalypse ou du Jugement dernier). Mais il tombe en panne de temps à autre - difficile donc de le considérer comme un instrument fiable en cas d'urgence. Une autre hypothèse affirme qu'il permet tout simplement la transmission de messages codés. On ignore cependant à qui ils seraient destinés.
Ce qui est flagrant, c'est que l'activité d'UVB-76 s'intensifie à certaines périodes. Selon les recherches du média russe indépendant Meduza, il y en a eu particulièrement beaucoup avant l'invasion de l'Ukraine en 2022.
La Komsomolskaya Pravda, proche de l'État, a rapporté des signaux tout au long des mois de janvier et février, avec «un nombre particulièrement élevé de messages codés» dans les jours précédant le début du conflit. Le 22 février, les mots «nyukhostikh» (poèmes parfumés) et «neuderzhimy» (inarrêtable) ont été envoyés, tandis que le lendemain, «muzhoshchelk», «chaykhana» (maison de thé) et «shikonast» ont été diffusés. Il n'y a en revanche eu aucun message au premier jour de l'invasion.
En décembre dernier, on a recensé 24 messages en l'espace d'une journée, un record. Mais là encore, leur sens est restée mystérieux. Le 15 avril, la station, dont on pense qu'elle se trouve à Moscou ou à Saint-Pétersbourg, a de nouveau émis quelques mots: «Neptune», «Thymus», «Foxcloak» et «Nootabu».
Même si le monde entier peut capter la station par satellite, celle-ci vise probablement surtout des destinataires russes. A la City Saint. Georges University de Londres, le professeur David Stupples étudie les messages russes depuis les années 1990. Il les a décrits au Sun:
L'ionosphère est une couche de l'atmosphère terrestre chargée électriquement. Elle se situe entre 60 et 1000 kilomètres d'altitude environ, et joue un rôle primordial dans la propagation des ondes radio.
Il pense que la station doit servir aux autorités en cas d'urgence:
(wan)
(Adaptation en français: Valentine Zenker)