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XO, Kitty: D'étudiant en Suisse à Netflix, Philippe Lee raconte

«J'ai été impitoyable»: D'étudiant romand à star de Netflix, il raconte
L'acteur Philippe Lee a étudié en Suisse avant de faire carrière, notamment aux Etats-Unis.

«J'ai été impitoyable»: cet ex-étudiant romand est une star de Netflix

Cette semaine, «XO, Kitty» est devenue la série numéro 1 sur Netflix en Suisse. On a discuté avec le personnage clé de cette deuxième saison, l'acteur d'origine sud-coréenne Philippe Lee, qui incarne le très excentrique Mr. Moon. Spoiler alert: il a vécu à Montreux, et adore la Suisse.
25.01.2025, 07:0225.01.2025, 08:58
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En ce début d'année, il y avait une série dont j'attendais le retour avec impatience: la saison 2 de XO, Kitty. Celle-ci est une production dérivée de la trilogie A tous les garçons que j'ai aimés, et nous plonge dans la vie d'ado tumultueuse de Katherine Song Covey, dite «Kitty».

Kitty a le don de s'attirer des ennuis.
Kitty a le don de s'attirer des ennuis.

Débarquée dès le 16 janvier sur la plateforme au logo rouge, la série a très vite atteint le haut du panier, en se hissant dans le top 10 des programmes les plus visionnés dans plusieurs pays, dont la Suisse. J'avoue avoir participé à la hype dès la première saison. Dans celle-ci, Kitty (interprétée par Anna Cathcart) quittait la Californie pour intégrer la prestigieuse école sud-coréenne KISS, dans laquelle sa défunte mère avait étudié.

Amours compliquées, exploration de l'identité sexuelle, secrets de famille, amis de galère ou rival obsédé par la skin care, comme le narcissique Min Ho (interprété par Sang Heon Lee): j'ai adoré les pérégrinations de la jeune Américaine pour trouver son identité nichée entre l'Asie et l'Occident.

Sang Heon Lee, qui campe le tombeur Min Ho, sur le tournage de XO, Kitty.
Sang Heon Lee, qui campe le tombeur Min Ho, sur le tournage de XO, Kitty. source

Dans ce second volet, j'ai découvert un nouveau venu qui est vite devenu central dans le scénario: l'excentrique Mister Moon, qui n'est autre que le père de Min Ho. Loin d'être un daron exemplaire, ce célèbre et richissime agent de stars débarque à KISS pour enseigner. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne passe pas inaperçu.

Mr. Moon est un père peu présent pour Min Ho.
Mr. Moon est un père peu présent pour Min Ho. source: Instagram @philippelee_official

Celui qui incarne Mr. Moon à l'écran, c'est Philippe Lee, 60 ans et le charisme d'une star de K-pop. Il a sauté dans la peau de l'exubérant personnage avec un naturel désarmant. Il faut dire que le séduisant acteur franco-américain d'origine coréenne a non seulement le physique parfait pour le job, mais également les épaules.

Installé à Los Angeles depuis 2016, Philippe a connu plusieurs vies avant d'aboutir sur les plateaux ciné. Un bout d'enfance passé en Afrique, une licence à Paris en sociologie, une expérience de journaliste en Corée, 12 ans d'hôtellerie, une entreprise de multimédias qui cartonne au pays de l'Oncle Sam, ainsi qu'une carrière de mannequin et de comédien commencée sur le tard: l'homme n'a clairement pas peur de relever de nouveaux défis. Une trajectoire de globe-trotter qui l'a même mené jusqu'en Suisse, sous nos latitudes, pour suivre une formation au Centre international de Glion, au début des années 90.

Mr. Moon et ses cheerleaders.
Mr. Moon et ses cheerleaders. souce: instagram @philippelee_official

Eh oui, l'acteur qui squatte la première place du classement Netflix a baigné pendant trois années dans les paysages des hauts de Montreux. Voilà qui est suffisant pour me donner envie de décrocher mon téléphone afin d'en savoir plus.

La bande-annonce de XO, Kitty:

Vidéo: youtube

L'interview

watson: Philippe Lee, quels souvenirs gardez-vous de la Suisse?
Philippe Lee: J'ai des souvenirs exceptionnels de Suisse. J'ai passé trois ans extraordinaires à Glion, un moment privilégié de ma jeunesse. C'était une très belle école, au-dessus de Montreux, qui surplombait le Léman. On flottait au-dessus des nuages, avec les montagnes pour horizon, comme si on était sur le toit du monde. La beauté de la Suisse est unique.

J'ai cru comprendre que vous étiez un acteur autodidacte. Netflix, c'est pas mal comme consécration!
C'est vrai! Je me suis lancé dans l'acting de façon assidue il y a trois ans. Je n'ai jamais pris de cours, je me suis plutôt fié à mon instinct, et j'ai beaucoup appris en imitant les autres. Il faut aussi dire que j'ai n'ai jamais eu peur de taper aux portes pour essayer de nouvelles choses.

Comment avez-vous débarqué dans le cast de XO, Kitty?
Tout s'est passé début 2024. J'ai simplement répondu à une annonce postée sur un site dédié à l'acting. Ils recherchaient un profil particulier pour un gros projet: un homme d'origine coréenne, imprégné aussi de la culture américaine, d'un certain âge. Il y avait des qualificatifs comme branché, charismatique...

C'est tout vous, ça, du coup.
(rire) Va savoir! Mais j'ai passé un casting. J'ai dû faire mes preuves devant un petit public.

Pourquoi avoir été séduit par le rôle de Mr. Moon?
Je dois avouer que j'ai dû faire mes recherches, car je n'avais pas encore visionné la première saison. Quand j'ai découvert que XO, Kitty était un véritable phénomène Netflix, j'ai pris conscience de l'envergure du projet.

Ce Mr. Moon est très haut en couleur. Pas facile de se projeter...
En fait, ce personnage, c'est presque moi (rires)! Je n'ai pas eu à me forcer pour me glisser dans sa peau, car nous avions beaucoup de similitudes.

Même ses défauts?
Oui. Mr. Moon est un peu caricatural. Il est très ouvert et fait ce qu'il veut, alors que les Coréens sont plutôt de souche confucianiste et traditionnelle. Il a une touche d'excentricité qui existe en moi aussi.

Le show montre son passé impitoyable comme agent de stars. On imagine assez que le monde du divertissement en Corée doit être très compétitif.
C'est vrai, et je vais vous faire une confession; j'ai aussi parfois fait preuve d'un petit côté impitoyable. Quand je gérais ma boite de multimédia, la compétition était rude. Il a parfois fallu que je tape du poing sur la table et que j'impose ma volonté. Donc il y a tout un tas de choses qui m'ont rattaché à l'énergie de Mr. Moon. C'est un peu le Simon Cowell coréen.

La bande à Kitty (gauche) va encore faire des siennes.
La bande à Kitty (gauche) va encore faire des siennes. source: netflix

Comment le tournage s'est-il passé avec Sang Heon Lee, qui campe votre fils?
De façon naturelle. Sang Heon Lee est un acteur très talentueux. Mr. Moon n'est pas un père très «cool». Disons qu'il a beaucoup de regrets. Il a été assez absent pour Min Ho. J'ai tenté d'agrandir ma propre expérience de père de famille dans mon cœur et je me suis mis dans la peau d'un homme désolé de ne pas avoir fait plus pour ses enfants.

Toute la série se passe sur des campus sud-coréens. Mais la production et l'approche semblent très américaines.
C'est une production 100% américaine, mais qui met en scène un univers coréen, avec des personnages de diverses origines aussi, comme Praveena (Sasha Bhasin), qui a des racines indiennes.

La série aborde des thèmes LGBT à travers les personnages de Kitty, Yuri, Quincy et d'autres, encore timidement abordés dans le cinéma asiatique.
Je suis très heureux d'avoir fait partie d'une immense production qui invite à une diversité à tous points de vue, qu'elle soit professionnelle, ethnique, d'âge, ou d'orientation sexuelle. Cette diversité me tient à cœur, car j'ai toujours vécu dans des métropoles très ouvertes, comme Paris, Séoul, Tokyo ou New York.

Pour ce type de teen série (destinée aux ados), quelles sont les différences les plus notables entre un scénario coréen et américain?
Je dirais que les Etats-Unis, ce sont les grands moyens, et un design des personnages très énergique. Grands sourires et branchitude sont à l'ordre du jour. Il y a un côté expansif très typique de la culture américaine.

Et du côté coréen?
C'est différent; le cinéma coréen affectionne une interprétation au deuxième degré. Pour transmettre des messages, l'emphase est mise sur le langage du corps, sur les mouvements du visage. Dans cette optique, même la façon de tourner la tête ou de cligner des yeux devient objet d'interprétation. C'est pourquoi le visuel des séries coréennes est passé au peigne fin. Toute l'attention est portée sur les détails de l'esthétique; le visage, les cheveux, les angles, les lumières, le maquillage; tout est d'une précision microscopique.

Les émotions sont déchiffrées différemment...
En effet. Les Coréens sont toujours à la recherche d'une intensité. Les émotions sont très poussées à l'écran, et parviennent vite à un seuil dramatique. Finalement, le cinéma américain est plus simple. Les émotions sont livrées de façon plus directe, sans double couche.

Philippe est représenté par une agence connue de LA.
Philippe est représenté par une agence connue de LA. source: instagram @philippelee_official

Les teen séries coréennes semblent aussi plus sombres, parfois, explorant des thèmes comme l'injustice de classe, les traumatises d'enfance...XO, Kitty reste au contraire sur une note plus lumineuse et divertissante.
C'est juste. Il faut savoir que le cinéma coréen a décollé grâce au cinéma français. Le film noir a inspiré de nombreux scénaristes coréens, qui ont rapidement reproduit le style et ses leviers à leur façon. Il y a donc une véritable relation entre les deux pays; l'Hexagone a apprécié le savoir-faire de Séoul, et n'a pas hésité à promouvoir son industrie cinématographique, notamment à Cannes. Grâce à cela, la Corée a fait son chemin, et a réussi à attirer l'attention du monde entier, dont les Etats-Unis.

C'est vrai, la K-pop et les K-dramas sont de plus en plus populaires. Comment ressentez-vous cette hype autour de votre pays d'origine, d'ailleurs?
C'est très positif. Le cinéma est un véhicule qui a réussi à faire connaitre le pays, et qui a permis à d'autres industries de se développer, comme la cosmétique, ou l'électronique. Les Coréens ont certes travaillé dur, mais il faut savoir que le gouvernement a énormément investi de ressources pour porter son soft-power à un niveau global.

Et à titre personnel, cela vous aide-t-il dans votre carrière de mannequin et d'acteur à Los Angeles?
C'est très positif pour moi, bien sûr. Dans les castings, on ne recherche plus uniquement de grands blonds aux yeux bleus, mais des profils plus variés. Mais au-delà de mon origine asiatique, c'est également ma culture européenne qui transparaît et qui intéresse les Américains.

Il paraît que sur le tournage, vous avez gagné un surnom qui fait concurrence à celui de Pedro Pascal, devenu le «daddy d'internet».
Oui! Le courant est très bien passé avec toute l'équipe, qui m'a surnommé le «K-Daddy».

«Daddy»? Vous étiez donc le daron du plateau?
(rires) J'accepte ce nom de baptême avec plaisir, je sais bien mon âge, et je l'accepte. C'est un honneur que les gens aient vu en moi un papa cool, branché et bienveillant.

Désormais, vous reconnait-on dans la rue?
Je reçois plutôt une tonne de messages sur les réseaux. On me demande comment percer en Corée, ou comment intégrer l'industrie du cinéma. Ce sont de belles interactions, mais je ne peux malheureusement pas trop aider les gens! Ils oublient que je ne suis pas Mr. Moon dans la vraie vie, et que c'est un personnage fictif!

Extraits des passages de Philippe Lee dans XO, Kitty 👇

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