Qu’est-ce qui fait d’un être humain un monstre – et inversement? La question s’est rapidement invitée à Venise ce week-end avec un prétendant au Lion d’or: Frankenstein, revisité par Guillermo del Toro.
Le cinéaste mexicain n’a cessé d’explorer cette thématique, cœur de son œuvre peuplée de monstres humains – du Labyrinthe de Pan à La Forme de l’eau, Lion d’or 2017. Qu’il en arrive un jour à la créature de Mary Shelley semblait inévitable, comme il le dit lui-même à la Mostra de Venise:
Son film déroule l’histoire à travers deux longs flashbacks: d’abord la genèse de la créature, racontée du point de vue du savant Victor Frankenstein (Oscar Isaac), épaulé par son mécène Harlander (Christoph Waltz), tout aussi obsédé que lui.
Puis une deuxième partie, plus captivante, adopte la perspective du monstre solitaire et tourmenté: un être foncièrement bon, avide de proximité, mais que le rejet transforme en colère et violence.
Et Guillermo Del Toro avait sa propre vision:
Jacob Elordi incarne le colosse comme un Adonis aux cicatrices, à la fois athlétique et élégant, développant une conscience de soi qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait eue. Rien d’étonnant alors si, cette fois, le monstre finit par obtenir ce qu’il désire le plus: l’amour.
Adapté de l’allemand par Tanja Maeder