La musique, c’est bien. Mais profiter de la musique tout en s’offrant une caresse pour les papilles et l’œsophage, c’est mieux. Et au Caribana Festival, on peut faire les deux sans avoir à choisir uniquement entre la barquette de frites tièdes ou le panini à la mozza qui n’a jamais vu l’Italie.
Car cette année, le festival de Crans-près-Céligny s’est offert une collab’ culinaire plutôt chic: Sheesh, la marque de street food de Danny Khezzar, ancien finaliste de Top Chef et chef exécutif du très classieux Bayview à Genève. Et on nous a vendu une cuisine «urbaine, inventive et festive», alors on est très curieux.
Au menu: burgers revisités avec une touche orientale, pain brioché moelleux, poulet ultra crispy, sauces qui vous envoient dans l’espace... Et même s’il s’agit de cuisine sur le pouce, le dressage est léché, nous promet-on (c’est une image, calmez-vous, personne n’a léché votre assiette). En bref, une proposition ambitieuse: faire de la street food de festival… mais sans sacrifier le goût ni le style. Une sorte de «presque gastro à emporter», sauce Sheesh.
On a donc profité d’un break entre deux concerts pour aller voir si c’était du marketing bien huilé ou une vraie claque dans l’assiette.
Et bien figurez-vous que c’est franchement pas mal. Avant même de goûter, l’odeur qui flotte dans l’air est alléchante, bien plus que celle du vieux sandwich à la mayo qu’on s’envoie en sortant de soirée.
Une bouchée plus tard, on comprend l’idée: Sheesh ne prétend pas réinventer la roue, mais apporte clairement un twist à la street food classique. C’est généreux, bien assaisonné, et on sent la patte d’un chef qui sait doser ses effets.
Est-ce que ça vaut les 18 francs le burger ou le club sandwich? Disons que comparé à une poutine molle ou un wrap industriel, oui. Comparé à un resto, pas forcément. Mais pour un festival, quand on en a marre du traditionnel hot-fondue ou du fameux curry vert? Sans doute.
Au final, Sheesh coche pas mal de cases: c’est bon, c’est beau, c’est bien foutu. Et ça montre qu’un festival peut proposer autre chose que des snacks de survie entre deux pogos. Une cuisine de rue un peu plus chiadée, à la croisée des cultures et des tendances. Même si, on ne va pas se mentir, ça reste une barquette. Chic, mais une barquette quand même.