C'est un «shot de dopamine»
Il y a beaucoup à dire sur ce The Outer Worlds 2, développé par Obsidian Entertainment, le jeu assume clairement sa dimension RPG. En préambule, je n’ai jamais joué au premier volet et pourtant, sans vous donner l’impression que le jeu vous tient par la main, l’univers et les décors sont très bien plantés dès les premières secondes avec une certaine cohérence.
Il n’est donc pas indispensable d’avoir joué au premier du nom pour découvrir ce nouveau chapitre sorti le 29 octobre 2025 sur PC, Xbox Series et PlayStation 5.
Une chose est assez claire dès les premières heures de jeu. The Outer Worlds 2 ne réinvente pas le genre, mais il le maitrise plutôt bien. Le jeu vous plonge très rapidement dans la peau d’un agent de la Direction de la Terre qui enquête sur les origines des failles qui mettent en péril la colonie tout en se retrouvant au beau milieu d’une guerre entre différentes factions. On est enfin arrivé sur le système Arcadia, installez-vous confortablement, l’aventure commence.
Devenez qui vous voulez
Le titre vous expédie rapidement vers la création de votre personnage. Celle-ci est très complète et énormément de variantes s’offrent à vous.
J’ai pu créer un agent de la Direction de la Terre, il est imposant, chauve et barbu avec une quantité de marques sur le visage témoignant des nombreuses galères qu’il a vécues. J’y ai ajouté des rides, des cernes et, franchement, ce n’est pas le genre de mec qu’on aimerait croiser au quotidien. Et pourtant, il est le héros du jeu ! Cette personnalisation n’est pas pour me déplaire en tout cas.
Une fois que j’ai créé mon personnage patibulaire, le jeu nous plonge déjà dans son univers en nous demandant de choisir nos antécédents (scientifique, enseignant, ex-taulard, etc). Ces derniers ne font pas seulement acte de présence, mais ils peuvent littéralement changer la tournure d’une conversation avec des PNJs, qui à leur tour emploieront un ton différent dans des échanges futurs.
Nos choix et décisions auront suffisamment d’influences pour nous faire prendre une direction ou une autre dans le jeu, que ce soit dans nos relations avec les différentes factions, dans les négociations, l’accès à certaines quêtes ou même dans l’approche qu’on souhaite adopter dans une mission (j’ai un passe-droit grâce à un badge poliment obtenu via un service rendu. Ou bien j’accède à un lieu par la force, tout simplement car le PNJ n’a pas apprécié une remarque moqueuse).
À l’image des antécédents, les traits sont également de la partie. Autrement dit, il sera question de choisir des atouts, mais également des handicaps. Selon les atouts que vous choisissez, vous n’aurez pas d’autres choix que de sélectionner plus de handicaps qu’initialement prévu. Parfois, l’atout désiré en question a imposé un handicap plus lourd que si un autre atout avait été sélectionné.
On commence à comprendre le large éventail de profils de personnage que le jeu propose. Dans mon cas, j’ai opté pour être expert en crochetage pour avoir accès à des salles inaccessibles en temps normal. Ce qui m’a permis d’avoir des ressources d’un certain niveau de rareté. Autre atout que j’ai sélectionné, une particularité liée à mon penchant pour la science. Celui-ci rend mon personnage plus intelligent et donc capable d’assimiler d’autres atouts plus facilement. Est-ce le bon choix de traits ? Personne ne le saura tellement les choix et combinaisons sont nombreux. C’en est presque frustrant !
Qu'est ce que ça cause!
Qui dit RPG, dit parfois beaucoup de dialogues. The Outer Worlds 2 est peu avare en bavardage, puisqu'on y dialogue BEAUCOUP. Ce point donne de l’immersion, mais aussi beaucoup de lecture. Cela s'étend aussi aux différentes trouvailles (magazines, emails, rapports, etc.). Cela dit, toutes ces discussions ne gâchent jamais l’expérience. D’ailleurs, certains babillages liés à nos choix sont très amusants.
En revanche, le robot V.A.L.E.R.I.E (une sorte de drone volant avec des dreads) a fini par jouer sur mes nerfs en raison de son ton monotone. Heureusement, le titre nous offre la possibilité de passer les échanges. On a pris l’habitude d’avoir une forme de rigidité dans les expressions des PNJ lors des dialogues, et The Outer Worlds 2 ne fait pas exception à la règle, mais soyez rassurés: on est sur quelque chose de bien plus abouti que Starfield par exemple.
Des cinématiques à couper le souffle
Les cinématiques sont tout simplement sublimes! Je suis rarement impressionné et pourtant… Le faciès est très réaliste. Même la petite mèche de cheveux vibre à la moindre brise. Dommage que ce niveau de minutie ne soit pas inclus dans le gameplay (même si mon personnage est un chauve barbu, une barbe peut aussi flotter dans le vent!).
Je ne m’attendais pas à grand-chose en lançant ce titre et force est de constater que le jeu est beau, voire très beau. Pourtant, ma configuration date de quelques années maintenant. Beauté et fluidité sont au rendez-vous grâce au Unreal Engine 5, qu’on ne présente plus. Les jeux de lumière, le choix des couleurs, les reflets, on peut dire qu’Obsidian a réussi son coup.
Puisqu’on parle de cosmétique, parlons également de l’interface du jeu. Elle est simple, belle et efficace. La prise en main est instantanée. Lors des temps de chargements (oui y en a pas mal), le jeu présente de magnifiques affiches à l’ambiance rétro comme je les adore!
Et le gameplay?
Comme j'ai pu le dire au tout début, The Outer Worlds 2 est un RPG qui ne réinvente pas la roue. En revanche, il fait bien les choses. Quand on connait un peu Obsidian, on sait qu’ils sont doués pour l’immersion et les dialogues, et le nouveau bébé ne fait pas exception à la règle. C’est un point que j’ai apprécié dès mes premières heures. Le jeu est assez dirigiste et n’est clairement pas un open world, ce qui n’est pas un défaut à partir du moment qu’il ne prétend pas en être un.
Quant à l’IA, elle est assez décevante. J'ai beau jouer en mode difficulté maximale avec un grand barbu chauve (oui je ne fais pas dans la dentelle), chaque balle reçue fait très mal. En revanche, côté quotient intellectuel, on est au 7ᵉ sous-sol.
J’ai l’image de Frankenstein en tête, un grand gaillard menaçant, mais qui serait incapable de raisonner logiquement. Lorsque j’optais pour une approche «infiltration» et que j’étais clairement dans le champ de vision d’un garde, il me suffisait simplement de jeter un leurre à côté de lui - alors que je suis quasi en face de lui - pour que cela détourne son attention.
Cela n’entache pas vraiment l’expérience de jeu mais reste néanmoins regrettable au vu de la qualité globale du titre. Même au niveau de difficulté maximale, il était assez simple d’arriver à bout des combats. Au vu des dégâts que j'ai encaissé, je suis tout de même mort plusieurs fois. Donc n’ayez crainte, le challenge est bien présent.
Pour les allergiques à la langue de Shakespeare, on regrettera, pour un jeu de cette envergure, qu'il ne présente aucun doublage en français.
En conclusion
The Outer Worlds 2 est un bon titre, mais qui n’apporte pas réellement de nouveautés. On s’y amuse bien et on est curieux de voir ce que chaque coin de bâtiment peut nous réserver. La fouille et l’exploration sont généreusement récompensées sans être gratuites, ce qui donne une sensation de mérite.
L’univers spatial est loufoque et m'a rappelé par moment autant Starfield que Bioshock. Néanmoins, le jeu a clairement sa propre identité. Il promet de vous occuper pendant de très nombreuses heures, car le sentiment de monter en puissance est très méchant et ça fait plaisir. Obsidian nous offre ici un bon shot de dopamine.
Les «+» et les «-»
+ Différentes approches
+ Cinématiques à couper le souffle
+ Bande musicale superbe
+ Durée de vie
- Un peu trop dirigiste
- VF uniquement sous-titré
- Peu de nouveauté
