Un monument du jeu vidéo est de retour
Quatre ans après Battlefield 2042, Battlefield 6 débarque dans un torrent de communications réussies. La prouesse de remettre sur pied un tel mastodonte est-elle tenue? La saga retrouve-t-elle ses lettres de noblesse? Avant de vous donner mon avis, une chose est certaine, le travail des développeurs est impressionnant et c’est mot pour mot le plus grand «BF» à ce jour. Campagne, multijoueur, Portal, bientôt Battle Royal, il ne lui manque rien. Reste donc à savoir si le champ de bataille est enfin plus vert et si le chiffre six est une bonne raison de se réjouir.
Le retour du solo de Battlefield
Il fait du bien, croyez-moi! Mais tout n’est pas rose pour autant. Le solo de Battlefield 6 nous est offert par Motive Studio (Dead Space, Star Wars Squadron), des développeurs talentueux qui savent mettre en scène des histoires et surtout les scénariser. Malheureusement, on sent que leur liberté n’était pas totale. Comme pour son concurrent direct, même si je trouve qu’il n’y a plus vraiment de raison de les comparer, cette campagne fait office de mise en bouche, ou pour être plus cru, de tutoriel. Certaines missions, néanmoins, font ressortir le plein potentiel du studio.
C’est une approche narrative, certes, mais qui vous donne de plus en plus de liberté au point de vous proposer une carte ouverte. Si l’idée est louable, dans les faits, cela brise totalement l’immersion que la campagne essaie de mettre en place dès les premières secondes.
Pour ce qui est du scénario qui raconte comment PAX Armata, une corporation militaire privée, s'oppose à l'OTAN, qui se déchire, je n’aime pas le propos, c’est une réalité. Je n’arrive pas à m’immerger dans ce scénario qui se veut construit et bien pensé et qui peut être tout à fait fondé de nos jours. Mais en tant que vétéran de la licence, je pense que les joueuses et les joueurs veulent un conflit qui existe, ou qui a existé. Bien évidemment, il faut être conscient qu’aujourd’hui, chaque pente est très glissante.
Battlefield 6, essaie de mettre en lumière des soldats qui n’ont pas une vraie identité aux yeux du monde, ce ne sont pas des héros (sauf pour leur pays). En bon exemple, Battlefield 1 avait en son temps réussi à imager un champ de bataille, où les soldats sont de simples tas d’os et de chair. Avec la dur réalité d’incarner une femme ou un homme l’espace de quelques minutes, avant de sombrer comme des milliers d’autres. Ce Battlefield 6 essaie, on le sent, mais ne va jamais jusqu’au bout de cette démarche.
Et je pense que c’est justement le souci du propos. La campagne ne met pas en scène des pays qui se déchirent, mais deux organisations qui se traquent. C’est plus léger, c’est moins impactant et il y a un manque de crédibilité.
Comme vous pouvez le voir depuis le début du test, je suis mi-figue, mi-raisin, en ce qui concerne cette campagne. On sent le potentiel et l’envie du studio, mais quelque chose freine cette envie de proposer un solo épique. Certaines missions sont excellentes, bien rythmées avec une approche très immersive. Alors que d’autres, sont tout simplement oubliables. J’en suis presque frustré tant le final est grandiose.
Le solo de Battlefield 6 n’est pas la force de cette nouvelle édition. Il a tout de même le mérite d’exister et je ne peux pas le nier, j’ai eu plusieurs moments qui m’ont décroché des sourires.
Un multijoueur dantesque
Passé le solo en escalier, on efface les impuretés pour un multijoueur dantesque. Battlefield est bien de retour! Il a l’essence de la réussite, il a les sensations que l’on aime, il a un vrai goût de reviens-y.
Généreux n’est que le premier pas d’un long chemin. Battlefield 6 est lancé sans vraie lacune. Neuf cartes plutôt bien pensées selon le mode, le retour de l’iconique Operation Firestorm. Des armes par dizaines et surtout des classes équilibrées.
Un hélicoptère qui s’écrase sur vous, trois ingénieurs qui réparent votre blindé, un bâtiment qui part en miettes sous vos pas ou encore une expédition en jeep qui se termine en mission kamikaze au C4 – les «moments Battlefield» sont le cœur de l’expérience. C’est eux qui rendent chaque partie inattendue. Attention, ces bribes de plaisir ne sont pas légion pour autant.
Les sensations de shoot de Battlefield
La sensation de shoot de Battlefield 6 est très bonne. On ne tire pas des popcorns, mais des vraies balles qui ont un impact, même si je pense que l’intensité peut-être encore un peu améliorée. J’aime voir qu’EA et DICE n’ont pas succombé à la mode des glissades sans fin, un double saut et j’en passe… Battlefield 6 fait du «Battlefield» et c’est tant mieux. Il n’est pas une simulation, mais il n’est pas non plus un parc d’attractions.
Du côté de l’équilibrage, je ne sais pas quel aiguillage vous donner. Durant les bêtas fermées, il est vrai que les serveurs qui proposaient les classes verrouillées étaient un réel bonheur. Malheureusement, depuis deux semaines on évolue énormément sur des serveurs remplis de bots. Je ne peux plus me prononcer sur cette partie.
En ce qui concerne le TTK (Time to Kill / Temps pour tuer), qui désigne le temps nécessaire pour qu'un joueur élimine un adversaire, je le trouve parfait. Encore une fois, c’est un jugement personnel. Un sweet spot difficile à trouver qui se joue à la milliseconde et qui doit plaire au plus grand nombre. Je pense néanmoins que les développeurs ont trouvé un bon compromis.
Passage rapide, mais obligé sur la technique, Battlefield 6 n’est pas le plus beau jeu. Mais il a le mérite de tourner comme un charme et ce même sans DLSS! C’est assez rare de nos jours pour le signaler et c’était une envie des développeurs. Un excellent travail qui se ressent aussi sur la partie sonore. À ce propos, je vous en supplie, foncez activer dans le mixage audio les archives de guerre. Votre immersion en ressortira meilleure.
Portal, Saison 1, évolution du jeu
Le mode Portal, qui permet aux joueurs de créer des parties personnalisées appelées «Expériences» et d'y implémenter leurs propres règles et options de gameplay. ne nous a pas ouvert ses portes pour le moment. Il est donc très difficile de se faire une idée quant à ses capacités.
La communauté fera certainement grandir Battlefield 6. Je sens néanmoins une envie de la part de EA d’exploiter son outil qui a été totalement mis de côté après la sortie de Battlefield 2042. Là où le studio rassure, c’est avec la première saison. Celle-ci lancée plus tard après la sortie va nous proposer trois nouvelles cartes et différents contenus. Trois saisons, dans la même veine, sont prévues d’ici à la fin de l’année!
L'évolution du jeu semble être un sujet important et on sent que EA joue une très grande partie de ses cartes sur Battlefield 6. Mais toutes ces bonnes choses ne sont pas une confirmation. Nous serons réellement fixés sur le sort de jeu d’ici une petite année.
Tu nous a manqué
Battlefield 6 a un vrai goût de reviens-y. Une fois les sessions terminées et une bonne nuit de sommeil, difficile de penser à autre chose. Pour être tout à fait franc, il n’est pas le «Battlefield» de nos rêves, mais peut-être que l’on fantasme d’une expérience déjà vue et que notre conscient ne peut reproduire. Partez de ce principe et vous retrouverez ici la passion que vous attendiez tant. Un titre très complet, qui vous propose une bonne montée en puissance, des modes intéressants sur des cartes bien construites.
Vous y trouverez ensuite l’apogée du plaisir entre amis, puisque cette fois-ci, le travail d’équipe est à nouveau récompensé. Être un bon stratège et savoir donner les bons ordres au bon moment vous fera renverser des parties entières. Battlefield, tu m’as manqué, tu es la pièce maîtresse de cette fin d’année sur ce segment. Un énorme bravo à toutes les équipes en charge du jeu. Vous êtes en train de remettre sur pied un monument du jeu vidéo.
+ Feeling des armes
+ Valorisation du jeu en équipe
+ Optimisation aux petits oignons
+ Le retour du solo
- Recherche de serveurs laborieux
- Attente beaucoup trop elevée
Battlefield 6 a été testé sur un PC Lenovo Legion Tower 7i. Le jeu est prévu pour sortir le 10 octobre 2025 sur Microsoft Windows, PlayStation 5 et Xbox Series.