Raconter une ville en quelques secondes, c’est toujours un exercice particulièrement risqué. Ses habitants, tels des chiens de garde devant une propriété inaccessible, sont en embuscade pour commenter, rectifier, grogner, dramatiser et, accessoirement, se vexer.
Cette semaine, comme s’ils étaient les fondateurs ou les propriétaires de la capitale vaudoise, les Lausannois se sont donc logiquement rués sous la publication de l’humoriste Marie s’infiltre pour réagir à sa petite vidéo réalisée dans le centre-ville.
De quoi parle-t-on? De l’une des personnalités françaises les plus clivantes et populaires du moment et de sa promenade dans les rues de Lausanne, cette semaine. Armée de son seul smartphone, Marie s’infiltre a capturé quelques coins emblématiques (ou non) de la ville, pour offrir son sentiment sur ce qu’elle découvrait.
Un exercice pas tout à fait gratuit, puisque c’est sa manière toute à elle de promouvoir ses spectacles, dont celui qui aura lieu le 6 novembre prochain à l’Arena de Genève. Comme elle le dit elle-même dans sa vidéo, même si «Genève c’est pas Lausanne», la star a bien compris que son public potentiel est non seulement romand, mais susceptible d’enjamber l’effrayante frontière genevoise quelques heures pour ses beaux yeux.
Forcément, lorsque des Français déboulent à Lausanne la (très) tranquille, ça dégaine les clichés sur les Suisses en général.
Le ton est taquin, mais beaucoup moins fouetté que d’habitude. On sent qu’elle a envie de nous caresser dans le sens du poil, tout en rappelant ponctuellement que les Vaudois sont de grosses feignasses bourrées de pognon. «Voir la ville se réveiller doucement, il n’est que 11h», «toujours traverser quand le petit bonhomme il est vert», «voir la ville se réveiller, il est midi», «monter doucement des collines, les redescendre», «voir la ville réveillée, il est 14h».
Puis viendront les transports publics.
Presque! Les fameux trolleybus de Lausanne. Mais sont-ils vraiment à l’heure? Cette question déchire les citoyens du monde depuis la naissance des transports publics. Surtout en Suisse, là où tout est (très, très) souvent à l’heure, mais où il est manifestement (très, très) difficile de l’admettre.
Marie s’infiltre remettra d’ailleurs la ponctualité sur la table (ou plutôt les rails) au moment de grimper dans un wagon et de se lancer dans une publicité rare pour ces pauvres CFF, continuellement harcelés par une population exigeante.
Au final, rien de bien méchant, mais suffisant pour aimanter les Romands sous la vidéo publiée mardi soir sur Instagram. Entre gratitude et grognement, et parfois les deux en même temps, c’est toujours un délice de les parcourir.