A première vue, on dirait une semelle achetée chez le cordonnier du coin. Mais non, il s'agit bel et bien d'une chaussure complète et, comme elle est signée Balenciaga, elle coûterait 450 dollars, soit 400 francs, d'après plusieurs sites spécialisés, même si le prix n'a pas encore été confirmé. Néanmoins, on peut facilement imaginer un prix élevé quand on sait que Balenciaga vend des sacs poubelles à plus de 1500 balles.
Tout ça pour que vos orteils se fassent la malle à chaque pas et pour que votre plante de pied finisse noire à la fin de la journée. Car, à y regarder de plus près, la sandale ne tient qu'à un Knacki qui vous sert de gros orteil et la semelle, très cintrée, vous obligera à sentir la douce texture du bitume si vous vous aventurez en milieu urbain.
Voici donc la Zero, le dernier rat de laboratoire de Demna Gvasalia, directeur artistique de Balenciaga, une chaussure presque inexistante.
La marque précise qu'il s'agit d'une sandale composée d'EVA Foam, une dénomination technique qui désigne en réalité un type de plastique.
Bien entendu, Zero ne s'adresse pas au commun des mortels, comme vous et moi. La chaussure, si on peut appeler ça ainsi, s'inscrit dans l'univers étrange et futuriste de Balenciaga. On imagine très bien Bianca Censori, la femme ou l'ex-femme (on ne sait plus) de Kayne West les adopter, mais aussi Kim Kardashian, elle qui est égérie de la maison de couture.
Pour porter ce truc avec panache, il faut leur lifestyle, c'est-à-dire, enfiler la paire de pompes, faire comme si c'était très confortable, monter dans son Cybertruck avec une énorme gourde Stanley (parce que les Américaines ont toujours très soif), aller au cours de reformer (pas reformer, Lagree, please) et revenir dans son manoir de Los Angeles. En gros, faire au total une dizaine de pas à l'extérieur. Au passage, se faire photographier par les paparazzi et tac! Pub gratuite pour Balenciaga.
On aurait aussi aimé vous dire que ce modèle fait partie d'une collection estivale, mais même pas. La Zero est issue de la collection automne-hiver 2025. Donc, vraiment, elle s'adresse aux gens qui vivent à Hollywood et le reste de la populace, vous n'êtes là que pour regarder à travers Instagram.
Si on veut être premier degré, Zero s'inscrit dans cette mouvance «barefoot». Fini les grosses baskets aussi lourdes que des parpaings. Les Triple S Balenciaga, plus personne n'en veut. Même les influenceuses installées à Dubaï les ont mises au placard (ou revendues sur My Theresa). L'heure est au minimalisme. Depuis un an, marcher pieds nus se répand chez certaines stars, les plus hippies d'entre elles. En première ligne, Jacob Elordi, mais aussi Shawn Mendes et sa bande.
Et parce que Balenciaga sait que tout le monde ne va pas une fois par semaine à la pédicure, elle vend également la paire de chaussettes qui va avec, c'est-à-dire que seul le gros orteil est emprisonné, les quatre autres doigts de pieds sont confinés dans le même cluster. Cette paire de chaussettes s'inspire des Tabi, qui littéralement veut dire «sac à pied», les chaussettes traditionnelles japonaises portées avec des vêtements de samouraï ou des kimonos.
Balenciaga explore la tendance barefoot depuis plusieurs années. En 2020, elle collaborait avec la célèbre marque Vibram et leur modèle FiveFingers en proposant sa version de ces chaussures à mi-chemin avec des chaussettes.
La chaussure Vibram a initialement été créée pour les amoureux de la nature qui souhaitaient un contact presque direct avec le sol en s'évitant les potentiels dangers. Il y a une dizaine d'années, des sportifs du dimanche avaient même osé l'adopter pour courir. C'était la mode. Une pratique risquée, car sans amorti et en adoptant le mauvais développement du pied, c'est-à-dire, en attaquant avec le talon, le risque de blessure était important.
La Zero n'est pas encore disponible sur le site de Balenciaga mais on peut la précommander dans certains magasins de la marque.