Le nom de Jack Antonoff ne vous dit peut-être rien, mais il figure probablement sur certains de vos morceaux préférés. Taylor Swift, Lana Del Rey, Sia, Lorde, Pink et d'autres encore ont fait appel à sa magie, ce qui lui aura d'ailleurs permis de remporter pas moins de 6 Grammy. Mais sa plus grande victoire, il l'a vécue aux côtés de l’une de ses «meilleures amies», Taylor Swift, avec laquelle il a remporté trois fois la statuette du meilleur album de l'année.
Malgré tout, Jack n'a pas toujours été un génie de la musique. Né le 31 mars 1984 à Bergenfield, au New Jersey, lui et ses deux sœurs ont grandi dans une famille juive aisée. Son père, Rick Antonoff, est comptable et gagne assez bien sa vie pour que sa mère, Shira, soit femme au foyer. Enfant, Jack a d'abord été «obsédé», comme il le dit lui-même, par les collections d'objets en tout genre: les trophées de baseball, ensuite les timbres puis les figurines Stars Wars, même s'il n'a «jamais vraiment aimé les films.»
Mais c'est dans les années 90 que viendra finalement la musique, en découvrant la chaîne MTV qui diffuse de l'alternatif. C'est le grand amour, il doit «absolument en jouer», dira-t-il à ses parents, qui lui offriront alors sa première guitare. Une passion qui lui permettra certainement de faire face à la perte de sa petite sœur, Sarah, qui succombera à un cancer du cerveau à l'âge de 13 ans.
Jack, c'est un peu le mec discret du groupe. Vous savez, celui qui attire malgré lui l'attention des filles et notamment celle de Scarlett Johansson, avec qui il vivra une idylle d'un an au lycée. Le geek timide et maladroit, qui collectionne les t-shirts imprimés, ne porte que des jeans et des baskets trop usées. Celui que les populaires détestent, mais qui finit avec la reine du bal à la fin du film. Jack n'ira pas à l'université. C'est de la musique qu'il veut faire et aucune ne lui ouvrira leurs portes.
En 2002, alors qu'il n'a que 18 ans, il crée son premier groupe, Steel Train. Si cette première expérience lui ouvre enfin les portes de l'industrie musicale, c'est avec le groupe Fun, qu’il explosera en 2012. Le tube We Are Young, qui devient un véritable hymne international, remporte plusieurs Grammy et Fun devient l'un des groupes les plus populaires du moment.
Si Jack refuse d'en dire plus sur sa vie privée, il y a une chose que l'on propage volontiers de lui. C'est un «génie» de la musique. Une perle rare que tout le monde s’arrache. Mais après avoir mis son talent à la disposition des autres, c'est pour lui qu'il l'exploite. En 2013, il forme le groupe Bleachers, avec lequel il sort un album, Strange Desire, au son pur et salué par les critiques.
Pour le deuxième opus, Jack le sait, il n'y a qu'en rentrant à la maison qu'il trouvera l'inspiration. Retour donc à la case départ, au New Jersey, pour construire un album aux sonorités qui lui sont familières.
Il faut croire qu'il a besoin de fuir le brouhaha constant de Los Angeles. La célébrité? Très peu pour lui. La compétition? Idem. Il l'admet lui-même, ce truc où les auteurs-compositeurs et les producteurs «sont censés se rendre dans toutes ces salles et puiser au plus profond de leur âme, pour ensuite lancer leur musique et passer à la suivante», c'est de la connerie. Ce qu'il veut, c'est aider les artistes à «produire le meilleur album de leur vie». Basta.
Aujourd'hui, Antonoff consacre son talent à Bleachers, le quatrième album éponyme du groupe de rock qu'il a formé en 2013, peu avant que ses contributions pour l'album 1989 de Taylor Swift ne lui ouvrent les portes de la pop musique.
Et Taylor Swift, parlons-en. En décembre 2016 déjà, Jack avait compris qu'elle deviendrait l'une des plus grandes stars de la musique. Tous deux se rencontrent en 2012 pour ne plus jamais se quitter. Sans surprise, Taylor fera appel à son talent pour son premier album pop, un terrain inconnu tant pour le producteur que la chanteuse, qui ne touchait jusque-là qu'à la country. L'album 1989 marquera ainsi le plus grand tournant de la carrière de Taylor Swift et leur ouvrira les portes de l'international.
1989 sera le premier d'une longue série puisqu'il travaillera sur cinq autres œuvres de la star, dont deux qui gagneront le prix le plus prestigieux des Grammy Awards. Un album qui aura vu le jour comme Jack Antonoff aime les créer, des petites idées et des grands rêves échangés entre amis «qui deviennent un jour l'album de l'année.»
Sa proximité avec la chanteuse a levé le voile sur un trait de sa personnalité qu'il n'a pas hésité à lâcher sur les réseaux sociaux. Très protecteur, Jack est notamment monté au créneau pour défendre sa protégée contre Damon Albarn, connu notamment pour jouer dans le groupe Gorillaz, qui avait accusé la star de ne pas écrire ses propres morceaux. Avant de s'excuser platement.
Il l'admet volontiers, Antonoff est une petite «garce» parfois. Damon Albarn n'a pas été le seul à se prendre les foudres du producteur. Vous l'aurez deviné... Kanye West, ennemi juré de Taylor Swift, en a aussi pris pour son grade. Au média américain, il l'avoue entre deux rires, «il n'aurait jamais répondu à l'appel de Kanye West». En cause, ses frasques et ses propos antisémites.
kanye on bleachers release date is hilarious little cry baby bitch
— jackantonoff (@jackantonoff) January 24, 2024
A qui aurait-il répondu alors? Impossible pour lui de le dire, il avoue ne pas avoir de plan, y aller avec le feeling. Une chose est sûre, il figurera encore sur le prochain album de Taylor, The Tortured Poets Department mais aussi sur celui de Lana Del Rey, qui s'attaquera à la country. La country, qui connait son heure de gloire, s'apprête donc à voir un monstre de la musique débarquer en ses terres.