Woohooo! J'étais TELLEMENT contente quand on a appris que Timbaland, Nelly Furtado et Justin Timberlake se réunissaient pour sortir un nouveau morceau. Hystérique. Comme une gamine qui fait des loopings sur la balançoire. En bonne millennial, j'ai grandi dans les années 2000 aux sons de ces trois artistes.
Comme tous les ados de l'époque, j'ai chanté en yoghourt les paroles de Give It To Me, sorti il y a 16 ans déjà. Des envolées lyriques à réveiller les morts.
L'excitation à l'idée de pouvoir remettre la compresse nostalgique n'a d'égale que mon impatience. Dans la rédac', les autres «jeunes trentenaires» sont dans les starting-blocks. BON, IL SORT QUAND, CE NOUVEAU SON?
Aujourd'hui.
Holy Father Madre de Dios, c'est parti. On lance Keep Going Up, l'espoir en bandoulière, le cœur qui bat la chamade. Et là...
C'est le drame. Quel enfer, bordel, j'ai envie de pleurer en lançant des trucs par la fenêtre (malheureusement, il y a un filet à pigeons autour du balcon de la rédaction). Ce titre est une insulte aux années 2000. Il en reprend les codes, mais dans une version édulcorée, polissée, sans la fougue de l'époque.
Dans Google Chat, désespérée, j'écris (flemme de me lever) à mes collègues:
Le son commence par Timbaland qui dit des choses qui n'ont pas de sens. Jusqu'ici, rien d'anormal. Puis, au bout de dix secondes, Nelly Furtado se met à chanter. Au secours. C'est mou du genou. Que quelqu'un lui apporte un Berocca, elle va s'endormir sur son micro. Où est la Nelly de Promiscuous, qui donne envie de shaker son boule jusqu'à s'en déboîter la hanche? Même la montée dans les aigus manque de conviction. On dirait Chantal au souper de boîte, qui n'ose pas lâcher les chevaux au karaoké devant la team de la compta.
Arrive le refrain, Nelly est rejointe par Justin. C'est pas un Berocca qu'il leur faut, c'est un shot d'adrénaline dans la jugulaire. C'est même pas mou, c'est flasque.
Second couplet, c'est au tour de Justin de nous chatouiller les oreilles. La mauvaise nouvelle? C'est plat. La bonne nouvelle? Ça n'est «que» plat: le pire arrive. Après un nouveau refrain «je continue, je continue, gnagnagna», nous voilà graciés d'un dernier couplet chanté par Timberlake. AVEC DE L'AUTOTUNE. Pardon? On n'avait pas dit que dans les années 2020, il n'y avait plus que Jul qui avait le droit d'utiliser cette saloperie de bidule qui modifie la voix?
Où est passé le groove du prince de la pop? Où sont passées ses notes montant naturellement jusqu'au firmament pour caresser la Voie lactée? Où est passé Justin Timberlake?!
Puis... Puis c'est fini.
La chanson se termine. Fade, point. Merci au revoir.
L'avantage de cette chanson? Elle est facile. Simplette. Elle va nous rester dans la tête comme un ver d'oreille et on va finir par croire qu'elle est super. Bravo Timbaland, t'as réussi ton coup. Pour les nombreux fans déçus, il n'y a plus qu'à espérer que dans 16 ans, le «trio des années 2000» sera un peu plus inspiré. Pas la peine de nous faire revivre les montagnes russes émotionnelles, on est bientôt trop vieux pour que nos cœurs supportent ça. D'ici là, on peut toujours écouter leurs tubes, My Love, Promiscuous, If We Ever Meet Again... en chialant dans notre ancienne chambre d'ado.