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Netflix: 50 Cent met Diddy au tapis avec son docu-série vengeur

Le documentaire Sean Combs: L'heure des comptes est une percée étonnante dans le milieu du rap. On y voit sur cette photo The Notorious B.I.G. and Sean Combs.
The Notorious B.I.G. et Sean Combs étaient des amis, enfin, en apparence.Image: Netflix

50 Cent se venge de Diddy: foncez avant qu'il soit censuré sur Netflix

Plusieurs documentaires ont vu le jour après les déboires judiciaires rencontrés par Sean Combs. Mais celui de 50 Cent est peut-être le meilleur à ce jour. Après ça, Sean Combs ne devrait plus pouvoir accéder à la gloire.
03.12.2025, 12:2503.12.2025, 12:43

Il ne faut pas trop traîner pour voir le documentaire produit par Curtis Jackson, alias 50 Cent, qui dézingue son rival Sean Combs, alias Puff Daddy, Puffy, Diddy, P Diddy.

Pour la simple et bonne raison que lundi 1er décembre, les avocats du producteur star ont adressé une mise en demeure à la plateforme, exigeant le retrait immédiat de la série. La raison invoquée est liée à des révélations concernant la stratégie juridique de Diddy qui devait rester secrète. Mais la sortie a bel et bien été validée et le documentaire en quatre parties est bien visible sur Netflix.

Et la charge est puissante. «Je prends huit bombes nucléaires en pleine tête», confie Diddy, face à la caméra d'un vidéaste engagé une semaine avant son arrestation. Pourquoi se filmer? Pour clamer son innocence face à l'opinion publique. Etonnant. On le voit également vociférer au téléphone, souligner que son destin lui échappe. A l'autre bout du fil, ses avocats, qui tente de trouver réponse à cette affaire tentaculaire.

La bande-annonce:

Vidéo: youtube

Ces images ont été récupérées après son arrestation. Aujourd'hui, le célèbre producteur purge une peine de 50 mois de prison pour proxénétisme, sans oublier les multiples poursuites pour différents faits de violence, pour viol notamment. Et 50 Cent n'en rate aucune miette - de quoi rhabiller Puffy pour l'hiver.

Sean Combs: L'heure des comptes est un réceptacle des nombreuses accusations qui frappent le rappeur actuellement. On remonte à son enfance, aux épisodes de violence qui ont façonné le jeune homme en entrepreneur intraitable. Au fil des quatre épisodes, la réalisatrice, Alexandria Stapleton, dépeint un schéma comportemental inquiétant, où la vengeance a trouvé refuge chez Puffy.

Magnat aux idées claires, aux ambitions débordantes, le bonhomme avait un égo démesuré pour réussir. Il se voyait célèbre et rien d'autre. Il se percevait comme «un gros dur qu'il pouvait être dans l'industrie, mais pas dans la rue», décrit Kirk Burrows, le co-fondateur de Bad Boy Entertainment.

«Ce qu'on appelle un gangster en carton»
Kirk Burrows dans le documentaire Netflix Sean Combs: L'heure des comptes.
Kirk Burrows.Image: Netflix

Le meurtre de Tupac Shakur

Ses relations avec les grands du hip-hop étaient complexes, spécialement avec ses artistes et son besoin maladif de tout contrôler. «Il jalousait les gens qui perçaient sans manipulation», lâche, sans ambages son ancien collaborateur.

Avant d'arriver au sujet qui anime tous les fans du grand Tupac Shakur et plus encore: est-il mêlé à son assassinat, le 13 septembre 1996 à Las Vegas?

Le documentaire prétend que Sean Combs en est l'instigateur - une théorie largement reprise par les enquêteurs en herbe du rap.

«Sean était terriblement jaloux de la relation entre Biggie (son artiste signé sur son label) et de Tupac», confirme Burrows. Rappelons que Pac était en train de développer Thug Life, une idéologie qui résonnait chez B.I.G. L'amitié était réelle, dans et hors des studios entre les deux monstres sacrés du rap.

William Lesane, un cousin de Tupac, amène d'ailleurs son grain de sel:

«Puff se sentait menacé par Pac»

Il persiste et signe: «Puff avait tout intérêt à se débarrasser de Pac».

William Lesane.
William Lesane.Image: Netflix

Diddy avait la vengeance qui lui collait à la peau. Il était surtout devenu ce magnat sans foi ni loi; il était perçu comme le ticket d'entrée pour percer dans la musique; un boss capable d'arriver dans les bureaux avec une batte de baseball pour obtenir les actions de son associé pour signer un gros contrat.

Puff Daddy était un poison à tous les étages: professionnellement et personnellement. Dans l'intervalle, nous découvrons Joi Dickerson-Neal, qui affirme avoir été droguée et agressée sexuellement en 1991 par Puffy. Pire, il diffusait la sextape (non-consentie) lors de soirées.

Outre les épisodes du passé, il reste intéressant de voir comment le microcosme du rap gangsta s'est façonné, comment les rivalités ont été créées pour bâtir une guerre ouest-est qui a dégénéré. Le documentaire revient longuement sur cet aspect et expose la position de Puffy dans cette rivalité qui a fait couler pas mal de sang dans les rues.

Manipulateur hors pair

Les dérives de Puffy sont multiples. Ce qu'il en ressort avant tout, c'est cette ascension truffée de zones d'ombre, de coups bas et de scandales étouffés. Un manipulateur hors pair, au bras, très, très long, aux liasses de billets infinies pour faire taire les victimes de son train de vie de gangster en carton.

Cette série documentaire est nécessaire pour cerner les sous-terrains de l'existence de Diddy. On regrette que ses fameuses soirées orgiaques organisées soient reléguées en fond de classe, voire comme simple détail dans le narratif. On regrette également l'absence de Cassie Ventura, pourtant dans le coeur de l'intrigue, avec cette fameuse vidéo où la chanteuse est tabassée par Diddy.

Mais dans son ensemble, Sean Combs: L'heure des comptes est un travail très intéressant à suivre pour comprendre les rouages d'une industrie et d'un homme obsédé (et dangereux) par les projecteurs. Une notion que Puffy a peut-être compris, avec cette phrase dégoisée dans son hôtel: «Dans la vie, le succès est éphémère, mais chaque échec est un tremplin».

Un tremplin peut-être, mais l'atterrissage va lui faire très, très mal. Se relever semble mission impossible.

«Sean Combs: L'heure des comptes» est disponible depuis le 2 décembre sur Netflix.

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