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Jude Law incarne Poutine: «Je n’ai pas peur des conséquences»

Jude Law incarne Poutine: «Je n’ai pas peur des conséquences»

Au Festival du cinéma de Venise, l’adaptation du roman Le Mage du Kremlin a été projetée pour la première fois et montre que, derrière Vladimir Poutine se cachent bien d’autres monstres.
02.09.2025, 16:5702.09.2025, 16:57
Sascha Rettig / ch media
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A y regarder de plus près, on peut trouver une certaine ressemblance entre Vladimir Poutine et Jude Law. Le teint pâle, les cheveux blonds cendrés peignés en travers du crâne, les commissures tombantes.

Le mage du Kremlin avec Jude Law
Jude Law incarne Vladimir Poutine dans «Le Mage du Kremlin».

Dans «The Wizard of the Kremlin» (réd. Le Mage du Kremlin), le film signé Olivier Assayas en compétition au festival de Venise, l’acteur britannique se glisse dans la peau du chef du Kremlin. «Il ne s’agissait pas d’imiter Poutine ni de me cacher derrière un masque», explique Jude Law depuis le Lido.

«Nous voulions plutôt déceler la ressemblance en moi. C’est fou ce qu’une perruque peut changer»
Le mage du Kremlin avec Jude Law
Jude Law à Venise, sans sa perruque.

Le réalisateur français adapte le roman éponyme de l’auteur italo-suisse Giuliano da Empoli, un livre qui a fait sensation en 2022. L’ouvrage retrace plus de vingt ans de transformation de la Russie par Vladimir Poutine: du chaos des années post-soviétiques, marquées par le capitalisme sauvage et une liberté aux possibilités infinies, jusqu’à l’Etat autoritaire que l’on connaît aujourd’hui.

Vladislav Sourkov, l’ombre derrière Poutine

Il faut toutefois attendre près d’une heure avant que Vladimir Poutine n’apparaisse à l’écran. Le film s’intéresse avant tout à l’architecte de ce système, à l’homme qui fabrique le monstre: Vadim Baranov, un personnage inspiré du conseiller en chef de Vladimir Poutine, Vladislav Sourkov. Olivier Assayas le dépeint comme un stratège froid, qui arrive en politique par des chemins détournés dans le Moscou bouillonnant des années 90 et tire ensuite les ficelles dans l’ombre du président.

«Le plus difficile, c’est que l’image publique de Poutine livre très, très peu de choses», confie Jude Law à propos de ce rôle. Quant à de possibles réactions venues du Kremlin, il ne s’en soucie guère:

«J’espère ne pas avoir été naïf, mais je n’ai pas peur des conséquences.»

La bande-annonce du film 👇

Vidéo: extern / rest

Il dit avoir eu confiance dans la manière dont Olivier Assayas raconterait l’histoire, avec un scénario intelligent et nuancé:

«Nous n’avons pas cherché la controverse. Poutine est un personnage dans une histoire plus vaste. Nous n’avons pas tenté de dépeindre qui que ce soit.»

Olivier Assayas, lui, évite de présenter Vladimir Poutine et ses proches comme de simples monstres. Il privilégie l’observation: dialogues, manœuvres, étapes qui mènent les dirigeants à leurs fins. C’est un rare regard de cinéma au cœur du pouvoir russe, qui éclaire l’évolution ayant conduit à la Russie d’aujourd’hui. «Ce récit particulier peut s’appliquer à beaucoup de dirigeants autoritaires», explique le cinéaste. Plus largement, il traite de la transformation du politique à l’échelle d’une vie:

«Ce qui se passe en ce moment est très effrayant. Nous ne savons pas encore comment y répondre.»
Olivier Assayas

Adapté de l’allemand par Tanja Maeder

Vladimir Poutine dans tous ses états
1 / 10
Vladimir Poutine dans tous ses états
Poutine en mode chasseur, 2010.
source: ap ria novosti russian governmen / dmitry astakhov
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