La première saison de Silo s'est soldée par une belle surprise et depuis, la hype n'a fait que grandir auprès des fans du genre. Cette adaptation des livres de Hugh Howey a joué comme un «game changer» sériel, un coup de poker audacieux et opportun qui ravive les films noirs de science-fiction teintés de philo comme Blade Runner, ou empruntant les mêmes sentiers vertigineux que Lost.
Bombardée comme l'une des meilleures séries de science-fiction en 2023, Silo nous catapulte une deuxième fois dans une ambiance cataclysmique, où l'ingénieure Juliette Nichols (la divine Rebecca Ferguson) décide de prendre son courage à deux mains pour tracer son chemin.
Rappelez-vous, elle s'était fait botter les fesses hors du grand silo de 144 niveaux, son nid, son lit, où règne une réplication d'une société (comme à la surface) aux tendances hiérarchiquement inégales. Les (mystérieux) fondateurs ont enfermé un peuple, en s'efforçant à les garder captifs d'une pensée quasi unique. Il est interdit de s'offusquer dans cette dictature déguisée, autrement, c'est la suffocation assurée hors du silo.
Tous passent l'arme à gauche une fois le museau hors du silo - les décideurs ne mentent pas, alors?
Mais un complot semble clairement probable: qui sont ses fondateurs? Sont-ils des pourris qui veulent garder leurs privilèges pour maintenir une population sous contrôle?
La saison 1 a convaincu, scotché des fans; la deuxième doit être celle de la confirmation, avec son lot de pièges.
Spoiler: c'est convaincant.
Pour rembobiner un poil, Nichols a été forcée à décamper par Bernard Holland (Tim Robbins), une sale bête, pour avoir transgressé la règle cardinale du silo. Et une fois dehors, elle va tenir le coup, découvrir une autre vérité qui va se transmuer en aventure incertaine lors de cette deuxième saison. Juliette va même rencontrer un nouvel allié, Solo (Steve Zahn), seul rescapé du silo 17.
Ce silo 17, abandonné et aussi accueillant qu'une morgue, est une mine à questions - avec des réponses bien enfouies.
Les réflexions vont bon train et la série ne se prive pas de nourrir les questionnements sur les paquets de squelettes qui traînent au sol. L'ambiance n'est pas à la rigolade; tout ce décor apocalyptique que vous allez découvrir dès le premier épisode va instantanément vous mettre au parfum (de désolation).
Outre les aventures de notre mécanicienne intrépide, les anciens potes de Juliette sont restés cloîtrés au silo 18. Mais la révolte n'est pas loin, ça gronde; ils trépignent d'envie de sonner la charge.
Le créateur Graham Yost brode son fil narratif sur ces deux axes: Juliette Nichols la solitaire au silo 17 et la rébellion qui guette dans le silo 18 contre les décideurs. Et au milieu de ces deux récits entremêlés, il y a cette analyse de l'invisibilisation des petites mains par les élites, écrasant et manipulant les populations qui vivent dans ces bunkers organisés - par le biais de mécanismes d'effacement de la mémoire, par exemple.
Dès lors, cette deuxième saison possède une couche supplémentaire comparé à la première, jonglant entre les deux lieux.
Si tout n'est pas parfait, comme ce manque d'intensité dans les premiers épisodes (nous n'avons pu voir que 4 épisodes), ce nouveau chapitre fonctionne tel un page turner, ces livres qu'on peine à lâcher tant l'énigme vous obsède. Et Rebecca Ferguson est un personnage principal qui claque.
Car une fois hors de son silo, l'ingénieure est un peu cette pionnière avec cette mission ô combien précieuse: rassembler ce qui a été défait des années auparavant.
La saison 2 de «Silo» est à découvrir sur Apple TV+ dès le 15 novembre, un épisode chaque vendredi.