Le top 5 des séries de 2025 de la rédaction de watson
Il est là, comme d'habitude, le marronnier du journalisme culturel: le bilan des meilleures séries de l'année. Nos âpres débats à la machine à café ainsi qu'au repas de Noël ont rendu leur verdict et livré un classement qui a fait consensus. Chacun et chacune souhaitait son bout de gras et remontait sa série pour hisser le plus haut possible ses goûts.
Et le résultat donne un top 5 intéressant, avec des productions variées qui proviennent des différentes plateformes. On notera que c'est une série britannique (Adolescence) qui coiffe au poteau les américaines. Autrement, aucune série européenne n'a trouvé sa place dans notre top.
Adolescence (Netflix)
Un plan-séquence, un gamin qui sombre dans l'idéologie incel; Adolescence a été une ogive, une série qui, dès sa mise en ligne, a provoqué un raz-de-marée populaire. Elle a questionné tout un pan de la société, jusqu'aux plus hautes instances politiques mondiales. Stephen Graham, acteur fascinant, trop souvent oublié, a armé un uppercut pour attraper les esprits de chacun et chacune.
Une colère adolescente, cultivée dans un monde digital souterrain, que les adultes peinent à saisir. Le gamin a tué sa camarade et le récit dézoome pour révéler une famille qui flanche et qui sombre dans l'agonie après avoir découvert les agissements d'un fils avalé par la rage.
Au fil des des 4 épisodes, tout est fait pour vous prendre par le colback, pour vous emmener dans une rafale de sentiments, avec pour cadre, un appareil judiciaire qui se referme sur cet ado tueur. Adolescence est notre série de l'année 2025, sans hésiter.
The Studio (Apple)
Coup de coeur pour beaucoup dans la rédaction, The Studio a réussi à convaincre de nombreux spectateurs par sa verve, sa tendance à pousser les personnages dans leurs derniers retranchements.
The Studio, c'est Hollywood qui gesticule, qui frappe et qui trahit; c'est la tempête des mots et des personnalités, traversée dans toute sa splendeur par un Seth Rogen proche de l'implosion. Des quotidiens effrénés qui bouffent des existences et des relations amicales.
The Studio est une boîte à chagrins et à rires nerveux. C'est de la négociation de contrats; il faut composer avec les caractères de chacun et chacune dans un milieu ultra-concurrentiel. Dans ce marasme incessant, il est souvent question du glamour (périclitant) qui tente de masquer une industrie qui se replie sur elle-même. Un délice.
Pluribus (Apple)
Vince Gilligan n'a pas perdu la main. Le papa de Breaking Bad et Better Call Saul a remis le couvert et proposé une série au rythme de sénateur, où les différents éléments de l'intrigue sont distillés avec patience et mènent, épisode après épisode, à une réflexion constante. Restez alerte, l'esprit aiguisé: Pluribus est un conte philosophique empreint de science-fiction qui bascule autour d'un étrange virus rendant la planète bienveillante et altruiste, dans un monde privé de tout violence.
Carol Sturka (Rhea Seehorn), une écrivaine qui méprise ses lecteurs et le monde en général, ne fait pas partie de ces êtres humains infectés par le virus de la gentillesse. Dans son costume de femme infecte, elle va tout faire pour déboulonner cette conspiration mondiale, combattre sa solitude et retrouver la sauvagerie de notre société.
Vince Gilligan accouche d'une série d'une étonnante subtilité. Pluribus a convaincu une grande majorité des journalistes de la rédaction watson.
Vrais voisins, faux amis (Apple)
Elle fait partie de ces séries sur lesquelles nous n'aurions pas misé un kopeck. A tort. Jon Hamm, comme figure du show, charismatique à souhait, la poisse comme compagne un peu collante, se mue en voleur. La cible? Ses potes aux poches pleines. Un monde où l'argent n'est pas un problème, où 100 dollars équivaut à un dollar pour la plèbe.
Suite à son licenciement, fauché, viré comme un malpropre — ou victime d’une manigance destinée à s’en débarrasser — Jon Hamm livre une prestation convaincante. Vrais voisins, faux amis se révèle d’ailleurs plus subtile qu’il n’y paraît: on croit parfois y discerner les contours d’un Don Draper 2.0 (le personnage principal dans Mad Men), évoluant dans un univers volontairement en décalage avec son personnage principal.
The Pitt (HBO)
The Pitt conte avec précision le quotidien de l'hôpital de Pittsburgh, aux Etats-Unis, qui souffre des coupes budgétaires, d'une multiplication de blessés, d'un manque de personnel et tout le reste. Les coups du sort sont nombreux, le moral dans les chaussettes. Le rythme y est effréné et ne vous lâche pas sur 15 épisodes tendus. Les médecins se frottent à une réalité qui pique, les chemises blanches sont souvent trempées par le sang et la sueur.
Si Canal+ avait mis en boîte la série Hippocrate, qui s'emparait de cette rude réalité du milieu hospitalier, The Pitt adopte cette même posture du réel, avec nettement plus de rebondissements et de rythme. Une série bien calibrée, une chronique de l'urgence (médicale et humaine) solidement incarnée par Noah Wyle, l'acteur dans le costume du praticien Dr Rabinavitch, surnommé «Robby».
Les bonus:
D'autres séries ont également fait des émules dans nos bureaux: The Beast in Me (Netflix), Task (HBO), The Narrow Road To The Deep North (Prime Video), Andor (Disney+) et Rogue Heroes (Canal+) sont apparues à plusieurs reprises dans les classements de nos journalistes.
