Top Chef, c'est fini. Ce mercredi soir, les deux finalistes Jorick et Clotaire ont été jugés par les quatre chefs Hélène Darroze, Philippe Etchebest, Paul Pairet et Glenn Viel. Mais plus important encore, leur menu a été dégusté par cent bénévoles de la Croix-Rouge. C'est eux qu'il fallait séduire pour être sûr de gagner.
Et ça, Jorick l'a bien compris. Son menu de finale était à son image: sage, carré, discret. Le candidat, épaulé par Stéphanie Le Quellec, et favori de cette saison 15, a servi une entrée de coquilles Saint-Jacque et un plat de veau et de topinambours. La seule prise de risque de Jorick sur cette ultime épreuve, excepté sa moustache, c'était son dessert: un pain perdu sans pain perdu. «On doit retrouver les marqueurs du pain perdu», promettait-il. Réussi? Eh non, perdu.
"Est-ce qu'on trouve le pain perdu ?"
— FabiShow (@fabien_fichaux) June 19, 2024
"Non"
"Non"
Aie coup dur pour la brigade de Jorick #TopChef pic.twitter.com/NYalpWm8w3
De l'autre côté, il y avait Clotaire, le challenger revenu des nimbes après avoir remporté la Brigade cachée avec son chef Pierre Gagnaire.
Il a pris un risque en proposant un menu qui bouscule. «Beaucoup trop original» pour certains bénévoles de la Croix-Rouge, «des dobermans» «sans palais» qui confondent «Top Chef et Courtepaille», selon les internautes sur Twitter, visiblement mécontents de ne pas avoir été choisis pour manger à l'oeil deux menus au George V à Paris.
Clotaire de son côté a proposé des huîtres pochées au dashi en entrée, de la lotte et céleri à la fleur de pin et sauce à la levure torréfiée en plat. Le candidat a mis tellement d'ingrédients originaux que sur Twitter, on s'amuse à les répertorier: calamansi, agastache, fleurs de Scots pine, argousier... des marqueurs qu'on retrouve dans le restaurant dans lequel il travaille à Copenhague, Kadeau, un établissement deux étoiles et une étoile verte.
Chaque année, c'est la même chose: un candidat fait un menu classique, un autre prend des risques à chaque plat. Le menu original est salué par les chefs et le menu de la sécurité séduit les bénévoles et gagne.
On peut notamment lire sur Twitter:
«Le fait que la décision finale soit mise entre les mains d'invités totalement amateurs vis-à-vis de la gastronomie me gêne vraiment», peut-on également lire. On peut effectivement se demander pourquoi des personnes lambdas décident de qui sera le vainqueur alors que tout au long du concours, ce sont des chefs renommés qui jugent la cuisine des candidats.
On peut aussi défendre le fait que cette finale reflète un dîner pour des clients potentiels si le gagnant ouvre un restaurant. Oui, mais si un candidat, Clotaire, reste lui-même et que l'autre, Jorick, «décide de séduire les Moldus parce qu'il n'a pas de courage», écrit un twitto, alors c'est pipé. Jorick l'a dit lui-même: «J'ai fait un truc pour gagner auprès des gens» et Stéphanie Le Quellec qui en rajoute une couche avec son:
Un internaute a parfaitement résumé la situation sans, semble-t-il, donner l'impression d'avoir tout cassé chez lui:
Malgré les critiques, Jorick n'a pas démérité. Tout au long de la saison, il a été constant et a gagné plusieurs fois le coup de cœur des chefs. Néanmoins, le vrai gagnant de cette saison, ce n'est ni Jorick ni Clotaire. C'est «Umami». Ce n'est pas un candidat, c'est le mot star de cette année. Il a été utilisé à outrance par les candidats. «Umami» en 2024 is the new «gourmand, croquant» de 2010. Rien qu'hier, durant la finale, trois personnes l'ont utilisé. On se réjouit déjà de savoir quel mot valise les candidats de l'an prochain utiliseront.