Quand il est apparu pour la première fois dans Top Chef en 2020, on ne pouvait qu'être en admiration devant sa façon de parler. François-Régis Gaudry a du vocabulaire et utilise des métaphores pour décrire des saveurs et des plats. Mais parfois, il va trop loin. Son style pour décrire la cuisine peut presque devenir agaçant, au point que les internautes se sont souvent moqués de lui, le qualifiant de hautain.
Il va par exemple dire d'un cromesquis, non pas qu'il est bon, mais que cette galaxie fantasmée d’ingrédients lui fait retrouver la quintessence d’une reviviscence gastronomique où s’entrechoque une approche holistique et philosophique du plaisir coupable... un truc dans le genre.
Alors, quand François-Régis Gaudry se met à dire des gros mots dans une interview pour Society, on ne peut qu'être estomaqué. Doux Jésus Marie Joseph, «le critique culinaire le plus influent de France» jure???
Oui, mais par écrit. Jamais vous ne le verrez dans un épisode de Top Chef utiliser des mots comme «putain» et «faire chier». Ça n'irait pas avec ses chemises APC. Mais pour le magazine français dont il fait la Une du mois d'août, il s'est lâché et a sorti quelques phrases choc comme celle ci-dessous:
Il dézingue également un must d'Instagram, la pizza napolitaine, surcotée selon lui:
Dans cette interview, il s'attaque également au zaatar, épice très à la mode, autant au restaurant que chez les particuliers, notamment grâce aux livres de recettes très accessibles du chef Ottolenghi. François-Régis Gaudry adore le zaatar, même si ce genre de tendance «provoque presque une saturation» selon lui.
Il n'y a pas que le zaatar qui sature. François-Régis Gaudry aussi:
Il raconte aussi qu'à un moment donné, il faisait cinq à huit restos par semaine. Une petite phrase qui a fait réagir sur Instagram où ses citations ont été mises en exergue sur le compte de Society. Il s'est ramassé des commentaires du genre: «Ouin, ouin, ma vie, c'est trop dur» ou encore: «Si ça, c'est pas des problèmes de bobo parisien... Nous autres, les gueux, quand on se fait un resto le jour de la paye, c'est jour de fête! Et c'est pas les restos de Régis...» En même temps, Society est le genre de magazine qui s'adresse aux bobos parisiens et qui profite que l'interlocuteur utilise le mot «drogue» pour lui demander s'il a déjà consommé des champignons hallucinogènes... vu qu'on parle cuisine.
Mais pour énerver le critique culinaire, il faut plus que des haters et du zaatar sur une courge rôtie: ce qui peut le mettre vraiment de «mauvaise humeur», c'est un repas raté au resto. Il raconte que, pas plus tard qu'à midi, avant l'interview, il a mangé une salade niçoise dans une brasserie quelconque de Paris: «un bol qui fait 40 centimètres de haut et au fond, tu as trois feuilles de salade, trois olives, deux filets d’anchois, deux tranches de tomate, un demi-œuf dur -pas un œuf dur entier.» Le tout pour 19 euros. «Ouais, ça me tend.»
Et puis, le critique culinaire, qui a une émission sur Paris Première, une chronique sur France Inter et qui a écrit plusieurs livres de recettes, ne se gêne pas pour afficher certains chefs qu'il n'aime pas, surtout ceux qui se prennent pour des stars et qui demandent des sommes folles pour une collab:
Le magazine veut un nom: «De qui on parle exactement?»
François-Régis Gaudry tire sur un homme à terre. Pour rappel, le chef du Plaza Athénée a été accusé de violences conjugales par quatre ex-compagnes. Un article explosif à son sujet est sorti dans Elle en avril.
Inversement, il y a certains chefs qui n'aiment pas François-Régis Gaudry. Il raconte comment, à l'époque, Alain Ducasse avait très mal digéré sa mauvaise critique de son établissement, Jules Verne. Mais, parfois, il dit relire certains de ses articles et jure une dernière fois, pour parler de lui-même cette fois-ci:
Finalement, cette interview se termine sur une critique positive, celle d'Ultraviolet, le restaurant de Paul Pairet à Shanghai dans lequel tout fan de Top Chef rêve de manger un jour.