UBS se porte de mieux en mieux. C'est ce que montrent les résultats commerciaux du troisième trimestre qui, pour la première fois depuis le rachat de Credit Suisse, peuvent être directement comparés à ceux de l'année précédente.
La banque affiche un bénéfice trimestriel de 1,4 milliard de dollars. Elle souligne qu'en excluant certains coûts et produits non opérationnels, celui-ci aurait été encore supérieur de quelques centaines de millions.
Mais cette performance est loin d'être suffisante pour répondre aux attentes élevées des actionnaires. La rémunération des fonds propres ne dépasse pas les 10% au cours du trimestre, même dans le meilleur des scénarios. Les acteurs du marché les plus influents s'attendent à 15% ou plus.
La bourse a accueilli ce résultat froidement: le cours de l'action est orienté à la baisse. Depuis bientôt un an, les titres d'UBS n'ont pratiquement pas bougé. La cause? Personne ne sait combien de fonds propres supplémentaires la banque doit encore apporter pour pouvoir satisfaire au renforcement attendu des exigences en matière de capital en Suisse.
Le patron d'UBS, Sergio Ermotti, a prévu de faire patienter ses actionnaires jusqu'au mois de février prochain, lorsque l'établissement présentera ses résultats annuels. En coulisses, le marchandage entre UBS, la politique et les autorités de surveillance se poursuit.
Dans le même temps, la direction de la grande banque réfléchit à l'avenir d'UBS. Année après année, des dizaines de milliards de dollars lui sont confiés en gestion de fortune non seulement par des particuliers riches et super-riches, mais aussi par des institutions du monde entier.
Contrairement aux opérations de crédit traditionnelles, cette activité nécessite peu de fonds propres et peut être menée de manière lucrative si les conditions sont réunies pour une exploitation productive, basée sur la technologie. C'est cette activité, qui génère déjà plus de la moitié du bénéfice du groupe, qui attire les convoitises des actionnaires d'UBS.
Il est bien connu qu'UBS a pris pour référence la grande banque américaine Morgan Stanley. Pour atteindre sa valorisation boursière, le cours de l'action UBS devrait être actuellement de près de 50 francs au lieu de 27 francs seulement. Mais UBS ne pourra guère y parvenir dans sa structure actuelle.
C'est pourquoi la direction élabore déjà des plans de spécialisation pour la période qui suivra la fin de l'intégration de CS. On peut d'ores et déjà prédire une chose: UBS ne restera pas telle qu'elle est aujourd'hui.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)