Le Forum économique mondial ne publie sa liste d'invités que quelques jours avant la rencontre qui aura lieu du 20 au 24 janvier prochains. La Schweiz am Wochenende dispose néanmoins déjà d'informations fiables sur les participants.
Les guerres en Ukraine et au Proche-Orient occuperont évidemment le centre des débats. Mark Rutte, le nouveau secrétaire général de l'Otan, interviendra à plusieurs reprises. Une imposante délégation ukrainienne fera aussi le déplacement. Pour des raisons de sécurité, la présence de Volodymyr Zelensky ne sera annoncée qu'à la dernière minute. Les représentants russes, en revanche, ne seront toujours pas les bienvenus. Mais le président serbe, Aleksandar Vucic, sympathisant de Poutine de premier plan, sera, lui, bien présent.
Par ailleurs, jusqu'à la pandémie de Covid, Davos accueillait à chaque fois des dignitaires chinois de haut vol et en nombre. Les choses ont bien changé depuis et la guerre lancée par Poutine contre l'Ukraine place Pékin face à un dilemme: devoir se positionner clairement par rapport à Moscou. Mais en 2025, la Chine revient sur le devant de la scène, on attend une centaine de personnalités des milieux économique et politique.
Le président Xi Jinping n'a, quant à lui, pas confirmé sa venue. Sa dernière participation remonte à 2017. Cela dépendra entre autres de sa réponse à l'invitation de Donald Trump à sa cérémonie d'investiture le 20 janvier à Washington (ce qui serait plutôt surprenant).
Trump demeure le seul chef d'Etat américain à s'être rendu deux fois au WEF: en 2018 et en 2020. Il a tissé depuis des liens étroits avec le fondateur de la grand-messe, Klaus Schwab. Le républicain adore le rendez-vous grison. Selon des cercles bien informés, l'omniprésence d'Elon Musk à ses côtés n'y change rien. Ce dernier avait autrefois affirmé avoir refusé une invitation à Davos parce que c'était «ennuyeux». Musk n'avait ne fait pas été invité du tout.
Cette fois, le futur président des Etats-Unis devra probablement faire l'impasse. Selon nos informations, il enverra cinq membres de son administration dans les Alpes. Il a en outre laissé entrevoir la possibilité de venir à Davos en 2026. Un scénario identique s'était présenté lors de son premier mandat – la cérémonie d'investiture et son entrée à la Maison-Blanche coïncidaient déjà avec le WEF. Il avait donc fallu annuler le voyage. Et puis, Trump a promis de promulguer une multitude d'«executive orders» dès son entrée en fonction début 2025.
On parle d'environ 25 décrets présidentiels pour le «Day One». Parmi eux:
Le candidat élu a toutefois rétropédalé à propos de sa volonté de mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures.
A Davos, Trump aurait notamment croisé une vieille connaissance: Alain Berset. Celui-ci n'ira plus au WEF en tant que président de la Confédération, comme en 2018 (il s'était entretenu avec Trump pendant près d'une heure), mais en tant que secrétaire général du Conseil de l'Europe.
A l'époque, il n'y avait «que» cinq conseillers fédéraux. En 2025, les Sept sages assisteront à l'événement au complet. Une première, selon les initiés. La présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter mènera les troupes. Il y aura même le chancelier Viktor Rossi – une première pour lui également.
«Nous devons parler de l'Europe», voilà sans doute le message que les gouvernements européens envoient avec cette présence massive. A l'image de l'Allemagne, dont la «coalition tricolore» a volé en éclats. Elle enverra néanmoins ses têtes de files les plus brillantes - Olaf Scholz (SPD), Robert Habeck (Verts) et Christian Lindner (FDP). La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, allemande d'origine, ira, elle aussi, à Davos.
(Traduit et adapté par Valentine Zenker)