L'offre en logements voués à la location diminue de plus en plus en Suisse, alors qu'une légère détente a été observée pour les biens en propriété. En raison de la cherté et la rareté des appartements en ville, les locataires étendent leurs recherches loin en périphérie des agglomérations et y accentuent la pénurie.
Sur le marché locatif, le taux de logements vacants a reculé à 1,44% en juin, contre 1,60% l'année dernière, a calculé la banque Raiffeisen dans une étude publiée jeudi. Le repli de l'offre concerne toutes les surfaces.
Les périphéries des villes et les communes rurales sont autant touchées par cette tendance que les grandes agglomérations. Il y a deux ans, une annonce de location pour un logement en milieu rural ou touristique était affichée 45 jours en moyenne. Au troisième trimestre 2024, la durée d'insertion est passée à près de 30 jours, contre 25 jours pour les centres urbains.
La tendance à la raréfaction de l'offre semble cependant ralentir, même s'il n'est pas clair si cette évolution est durable, ont souligné les auteurs de l'étude. La forte poussée migratoire des dernières années s'est ainsi calmée.
«Il ne faut pas trop nourrir d'espoir quant à un changement de tendance», a averti l'économiste en chef de Raiffeisen, Fredy Hasenmaile.
Quant au segment du logement en propriété, il a enregistré un taux de vacances en légère hausse de 0,53% à 0,58%. «Alors que la rareté de l'offre locative s'étend à plus en plus de régions, le marché du logement en propriété continue encore à subir les effets de la hausse des taux hypothécaires», a expliqué M. Hasenmaile.
Cette légère détente risque cependant de n'être que de courte durée, en raison de la baisse des taux initiée par la Banque Nationale suisse (BNS) et qui s'est répercutée sur le coût des hypothèques. L'achat d'un logement a ainsi de nouveau gagné en attractivité, les acquéreurs pouvant économiser entre 10% et 16% comparé à un loyer.
Mais la baisse des taux hypothécaires va faire remonter la demande et donc les prix, Raiffeisen estimant que le creux de la vague semble avoir été franchi.
Du côté de la location, la baisse du taux hypothécaire de référence devrait à court terme faire baisser les loyers existants, tandis que les loyers des baux nouvellement conclus risquent d'augmenter «fortement» en raison de la rareté de l'offre. (ats)