UBS dénonce une exigence «irréalisable» de la Finma
Alors que la Finma veut resserrer le corset de fonds propres d'UBS, le président du numéro un bancaire helvétique, Colm Kelleher, jugeant l'exigence «irréalisable», appelle le Département fédéral des finances (DFF) à négocier un compromis. Concernant une éventuelle relocalisation du siège social d'UBS à l'étranger, l'Irlandais a nié l'existence de discussions avec les autorités américaines à ce titre.
Evoquant les quelque 24 milliards de dollars de fonds propres supplémentaires qu'exige l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), le président du conseil d'administration d'UBS, en fonction depuis 2022, a indiqué mardi lors de la manifestation Bilanz-Business-Talk à Zurich et rapportée mercredi par le site internet du magazine économique, que l'établissement aux trois clefs a déjà mis à disposition 18 milliards.
«Irréalisable», l'exigence du gendarme financier helvétique mettrait en péril la compétitivité internationale de la grande banque, a-t-il estimé.
Pas un établissement à risque
Selon les calculs d'UBS, et au vu de la cible d'un taux de fonds propres dits durs (CET1) entre 12,5% et 13%, la banque aux trois clefs aurait besoin à ce titre de 24 milliards de dollars (19,1 milliards de francs). Un montant qui doit s'ajouter aux 18 milliards dont le premier gestionnaire de fortune mondiale a besoin suite à l'acquisition de Credit Suisse en 2023.
UBS ne représente pas un établissement à risque comme l'était autrefois Credit Suisse, a souligné Colm Kelleher. Et ce dernier d'appeler à un compromis viable.
Alors que l'institut zurichois est disposé à discuter, son président a critiqué la rupture du dialogue avec le Département fédéral des finances après les enquêtes parlementaires sur la déconfiture de Credit Suisse. «J'ai beaucoup de respect pour Karin Keller-Sutter. Elle a accompli un travail incroyable (dans le contexte de la reprise de l'ex -numéro deux bancaire helvétique) et a été reconnue pour cela dans le monde entier», a-t-il estimé.
«Une icône suisse»
Revenant sur l'éventuel déménagement du siège social d'UBS rapporté récemment par le journal New York Post et les prétendues discussions à ce titre entre des représentants de la banque et les autorités américaines, l'Irlandais a ajouté qu'«aucune négociation» n'a été entamée.
Jugeant les règles plus strictes prévues en matière de fonds propres en Suisse incompatibles avec l'exploitation d'une grande banque internationale, l'investisseur activiste suédois Cevian Capital, qui détient une participation de 1,4% dans UBS, avait agité la menace d'un transfert du siège social à l'étranger. (jzs/ats)