Des dizaines de milliers de preuves de violations des droits humains commises par l'armée depuis le putsch en Birmanie ont été rassemblées. C'est ce qu'ont affirmé, mercredi, des députés déchus du parti d'Aung San Suu Kyi, qui vont les transmettre à l'ONU.
Ces députés se sont rassemblés sous le nom de CRPH (Comité pour représenter le Pyidaungsu Hluttaw, l'organe législatif birman). Conçu comme un mouvement de résistance, il rassemble des élus déchus de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d'Aung San Suu Kyi, entrés dans la clandestinité. Ce groupe accuse le régime d'exécutions extrajudiciaires, tortures, détentions illégales:
Le CRPH, qui revendique le droit de parler au nom du pays, a indiqué que ses avocats allaient rencontrer mercredi des enquêteurs de l'ONU pour évoquer ces atrocités présumées.
Les opposants veulent nouer le dialogue entre le mécanisme indépendant d'enquête sur la Birmanie des Nations Unies. Ce dernier, créé par l'ONU, en 2018, après les exactions perpétrées par l'armée birmane sur la minorité musulmane rohingya, a commencé à rassembler des preuves sur les violations commises depuis le coup d'Etat.
Mi-mars, Thomas Andrews, le principal expert indépendant mandaté par les Nations unies, avait déjà dénoncé de probables «crimes contre l'humanité».
Malgré les violences, la mobilisation pro-démocratie ne faiblit pas, avec des dizaines de milliers de salariés en grève et des secteurs entiers de l'économie paralysés. A Mandalay, deuxième ville du pays, des grévistes sont descendus mercredi dans les rues, certains faisant le salut à trois doigts qui est un signe de résistance.
Les généraux profitent des divisions de la communauté internationale. Après la Chine, la Russie a rejeté mardi toute idée de sanctions contre le régime. (ats)