Donald Trump est sur le déclin. Si l'âge de Joe Biden a fait couler beaucoup d'encre, celui de l'ancien président aussi. Malgré ses 78 printemps, l'entrepreneur se démarque par sa faculté à paraître comme un enfant. Il l'a prouvé en refusant catégoriquement, jeudi, de croiser le fer une seconde fois avec Kamala Harris.
Le débat de mardi pour l'élection présidentielle, qui a été visionné par 57 millions de téléspectateurs, a démontré qu'il se cantonnait à ses idées loufoques, à sa ligne souvent déconnectée de la réalité. Tout le monde le désavoue, les autorités aussi. Sommes-nous face à un homme avec une incapacité mentale à répondre lorsqu'il est poussé dans ses derniers retranchements, à opposer et propager de fausses informations?
En 2017, le New York Times publiait un article où un collège de 33 psychiatres, psychologues et travailleurs sociaux clamait que Trump avait une telle intolérance à la diatribe que les psychiatres relevaient une «hypersensibilité aux affronts ou aux critiques et une apparente incapacité à distinguer la fantaisie de la réalité».
Cet article avait souligné le caractère mégalomane du républicain. En réponse, toujours dans le Times, un autre expert rappelait qu'il était «erroné» de vouloir diagnostiquer le candidat à la Maison-Blanche.
Il est vrai que si ses comportements peuvent interloquer et décrocher des mâchoires, rappelons tout de même que les précédents présidents américains n'étaient pas tous en grande forme - Roosevelt était bipolaire, Lincoln souffrait de troubles dépressifs. Une étude de l'Université de Duke rapportait que 49% des présidents américains répondaient «à des critères suggérant des troubles psychiatriques».
Or, Donald Trump, gonflé par son égo surdimensionné, s'est fait l'éloge de sa propre personnalité: puérile et naïve; croire tout ce qu'il entend, sans remettre en perspective des propos mitraillés et captés sur les médias sociaux. Sur le plateau de la chaîne ABC, la chaîne organisatrice du débat, son discours sur les migrants mangeurs d'animaux de compagnie ont une saveur de «si je l'ai entendu, cela veut dire que c'est vrai», comme le glisserait un enfant.
«Monsieur Trump, crédule», écrivait The Atlantic. Tout aussi crédule que la kermesse de la désinformation qui règne sur X, savamment boostée par Elon Musk qu'on sait partisan du républicain.
A la crédulité s'ajoute la puérilité. Trump, en bête blessée par les moqueries du camp démocrate, a demandé le licenciement des employés d'ABC News à qui il reproche d'avoir truqué le face-à-face, en glissant les questions en amont à Harris. Bien sûr, sans pouvoir le confirmer.
Il s'en fiche de porter des accusations calomnieuses, tant que les sondages lui sont favorables. Mais alors que la tendance s'inverse, que Kamala Harris est déclarée gagnante du débat, Trump a senti qu'on lui arrachait son paquet de bonbons dans la cour de récré. Il a piqué sa crise, s’est fâché tout rouge et laisse ensuite les trumpistes crier à la mascarade démocrate.
L'ancien président préfère crier sur tous les toits que c'est lui qui a remporté le débat et préfère fuir l'affrontement et par conséquent la joute démocratique.
Donald Trump, du haut de ses 78 ans, en fait 70 de moins. Il se comporte comme ce petit morveux qui dit toujours non à sa maman et qui file bouder dans sa chambre. C'est bien connu: la vieillesse est souvent un retour en enfance.