International
Danemark

Le Danemark s'en prend au «ton employé» par l'administration Trump

Lors d'une visite sur la base militaire am
Keystone

Le Danemark s'en prend au «ton employé» par l'administration Trump

Le pays scandinave a très peu goûté la visite surprise du vice-président américain JD Vance cette semaine.
29.03.2025, 15:2402.04.2025, 10:10
Plus de «International»

Le ton a viré à l'aigre, samedi entre Etats-Unis et le Danemark. La diplomatie danoise déplore la virulence des critiques du vice-président américain JD Vance sur l'inaction supposée du pays nordique au Groenland.

Dans une vidéo en anglais sur X, Lars Løkke Rasmussen a déclaré:

«Nous sommes ouverts aux critiques, mais, pour être tout à fait honnête, nous n'apprécions pas le ton sur lequel elles ont été formulées»

«Ce n'est pas ainsi que l'on s'adresse à ses proches alliés, et je considère toujours le Danemark et les États-Unis comme des proches alliés», a-t-il ajouté.

La réplique danoise achève une semaine de fortes tensions entre les deux pays, déclenchée par l'annonce d'une visite non souhaitée de dirigeants américains dans le territoire autonome danois, déplacement qui s'est finalement réduit vendredi à la base américaine de Pituffik.

Lors d'un discours sur l'unique base militaire américaine au Groenland, JD Vance a estimé que le Danemark «n'a pas fait du bon travail pour le peuple du Groenland», lui reprochant en particulier de ne pas avoir suffisamment investi dans l'immense île arctique que convoite Donald Trump.

Le Danemark ouvert au dialogue

En référence au texte régissant la présence américaine au Groenland, le ministre danois a répliqué:

«L'accord de défense de 1951 offre aux États-Unis de nombreuses possibilités d'avoir une présence militaire beaucoup plus forte au Groenland. Si c'est ce que vous souhaitez, discutons-en.»

En 1945, les États-Unis avaient 17 bases et installations militaires au Groenland, avec des milliers de soldats, a-t-il rappelé. «Nous pouvons faire plus, beaucoup plus dans le cadre actuel», a-t-il ajouté. La base américaine de Pituffik constitue un avant-poste de la défense antimissile américaine, car la trajectoire la plus courte des missiles en provenance de Russie vers les Etats-Unis passe par le Groenland.

Des manifestants devant le consulat des États-Unis lors d'une manifestation sous le slogan « Le Groenland appartient au peuple groenlandais », à Nuuk, au Groenland, le samedi 15 mars 2025.
Le 15 mars dernier, des Groenlandais avait manifesté devant l'ambassade des Etats-Unis à Nuuk, au Groenland. Image: www.imago-images.de

Vendredi soir, la Première ministre danoise Mette Frederiksen avait déjà déploré les critiques «injustes» des Américains, leur rappelant que le Danemark avait été à leurs côtés «dans des situations très difficiles», en référence à l'engagement danois aux côtés des troupes américaines notamment en Irak et Afghanistan.

Donald Trump a répété vendredi avoir «besoin du Groenland». «C'est très important, pour la sécurité internationale». Le chef de la diplomatie danoise a constaté pour sa part :

«Nous avions jusque-là tous agi en partant du principe que l'Arctique était et devait rester une zone à faible risque, mais cette époque est révolue. Le statu quo n'est pas une option, et c'est pourquoi nous avons intensifié nos efforts en investissant dans la sécurité de l'Arctique.»

En janvier, Copenhague a annoncé qu'il allait consacrer près de deux milliards d'euros au renforcement de sa présence dans l'Arctique et l'Atlantique Nord.

En dépit du ton menaçant de Donald Trump, le vice-président américain a exclu un usage de la force pour parvenir à s'emparer du territoire autonome danois, assurant que Washington parviendrait à convaincre les Groenlandais de se rallier aux Etats-Unis et de signer un accord avec eux.

KEYPIX - Cross-political support demonstration for Greenland and Greenlanders in front of Greenland's representation in Christianshavn, Copenhagen, Friday, March 28, 2025. (KEYSTONE/Thomas Traasd ...
Vendredi s'est tenue à Copenhague une manifestation en soutien aux habitants du Groenland.Keystone

«Nous pensons que les habitants du Groenland sont rationnels et (...) que nous allons pouvoir conclure un accord, dans le style de Donald Trump, pour assurer la sécurité de ce territoire, mais aussi des Etats-Unis d'Amérique», a dit JD Vance. Le vice-président américain a ajouté:

«Je pense qu'ils finiront par s'associer aux Etats-Unis, nous pourrions les rendre beaucoup plus sûrs. Et je pense qu'ils s'en sortiraient beaucoup mieux sur le plan économique.»

Le Groenland vient de se doter d'un nouveau gouvernement de coalition et la majorité des Groenlandais souhaite l'indépendance du territoire, qui jouit d'une large autonomie au sein du royaume du Danemark.

«Il est très important que nous mettions de côté nos désaccords et nos différends (...), car c'est seulement ainsi que nous pourrons faire face à la forte pression à laquelle nous sommes exposés de l'extérieur», a dit le nouveau Premier ministre groenlandais, Jens-Frederik Nielsen en présentant son équipe vendredi. La population, majoritairement inuite, rejette toute perspective de devenir américaine, d'après un sondage publié fin janvier. (sda/ats/afp)

Un tremblement de terre a frappé la Birmanie
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
2 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
2
Le «robot» de Trump est en train de battre un étrange record
Marco Rubio est le grand gagnant des chaises musicales gouvernementales. Le secrétaire d’Etat américain vient d’être choisi par le président pour remplacer au pied levé Mike Waltz, l’homme derrière le scandale du «Signalgate». Une quatrième (!) casquette qui fait jaser.

Un pion a fini par tomber dans le scandale du «Signalgate». Mike Waltz quitte ses fonctions pour investir un placard que Donald Trump lui a dégoté dans la nuit. L’ex-conseiller à la sécurité nationale, embourbé dans l’affaire du groupe chat qui a secoué Washington de longues semaines, va atterrir en qualité d’ambassadeur américain auprès de l’ONU.

L’article