L'ambiance était à la fête mardi à Warren, dans le Michigan (nord), où des milliers de soutiens de Donald Trump étaient rassemblés pour assister au discours de leur idole célébrant les 100 premiers jours de son second mandat. «Il a fait du beau travail», affirme Donna Fitzsimons, 65 ans, en préparant une panoplie d'articles à la gloire du républicain - dont des badges «J'y étais!» pour marquer l'événement.
Le président a pris la parole à partir de 18 h locales (minuit heure suisse) sur un campus de cette ville proche de Detroit, le coeur de l'industrie automobile américaine, envahi par une foule de fidèles, dont beaucoup coiffés de la fameuse casquette rouge de Donald Trump. Ses partisans l'ont accueilli aux cris de «USA, USA !» lorsqu'il a pénétré dans le gymnase vêtu d'un costume bleu marine et d'une cravate rouge.
Ils l'ont applaudi à tout rompre alors qu'il dressait la liste de ses succès: de la lutte contre l'immigration illégale au changement de nom du golfe du Mexique, rebaptisé en golfe de l'Amérique. Les acclamations ont redoublé quand a été diffusée une vidéo montrant des hommes menottés et filmés en train de se faire raser la tête.
BREAKING: At his Michigan rally, Trump proudly showed this footage of men being shoved into a foreign torture prison; no lawyers, no charges, no due process, while the crowd bellowed “USA! USA!”
— Brian Krassenstein (@krassenstein) April 29, 2025
This isn’t patriotism. It’s a grotesque spectacle that will stain America’s… pic.twitter.com/g43rcVjioR
«Nous sauvons le rêve américain. Nous rendons à l'Amérique sa grandeur et nous le faisons vite», a lancé Donald Trump à la salle, en grande partie pleine. Son discours a à peine été perturbé par l'expulsion sous les huées d'un jeune homme, qualifié par le président de «gauchiste cinglé».
Des dizaines de manifestants s'étaient par ailleurs rassemblés en face de la salle, certains brandissant des pancartes. Le républicain y a célébré les 100 premiers jours de son second mandat frénétique.
Donald Trump s'était déjà rendu pendant la campagne présidentielle à Warren, dans un comté ouvrier qui l'a aidé à remporter l'Etat clé du Michigan. Pour certains de ses soutiens, son retour est une opportunité en or: «Toute occasion de voir notre président est formidable pour moi», assure Lisa Reeves, une décoratrice de 55 ans, qui arbore une casquette MAGA à paillettes.
«Il a agi rapidement», estime pour sa part Kyle Murphy, 45 ans, concierge, qui se félicite de l'action du président contre le «wokisme» et du travail de la commission chargée de sabrer dans les dépenses publiques (Doge), pilotée par son allié milliardaire Elon Musk.
Tous ne sont cependant pas aussi dithyrambiques, alors que la cote de confiance du président américain a chuté dans les sondages depuis sa prise de fonction en janvier.
Nelly Nkouka, 40 ans, qui a quitté le Congo en 2005 pour s'installer aux États-Unis, dit apprécier l'«honnêteté» de Donald Trump, mais exprime des réserves sur sa politique d'expulsion de migrants.
Zaid Hanif, 29 ans, soutient pour sa part la politique migratoire du président, mais se dit déçu par sa proximité avec Israël et son incapacité à obtenir des concessions de la Chine dans la guerre commerciale qui oppose les deux pays.
Il se montre toutefois confiant dans la capacité du républicain à remédier aux turbulences économiques provoquées par les droits de douane qu'il a mis en place: «Si vous ne vous sentez pas bien, vous allez prendre des médicaments, et les médicaments n'ont pas toujours le meilleur goût», illustre ce propriétaire d'une entreprise textile.
Donna Fitzsimons, qui vend ses articles à la gloire de Donald Trump, ne dit pas autre chose: «Il faut du temps pour arriver là où l'on doit aller... Laissons les choses se dérouler».