Roche passe à l'action et annonce la construction d'une grande usine de production de médicaments contre les maladies métaboliques aux Etats-Unis. Le projet, d'un montant de 700 millions de dollars, devrait être achevé d'ici 2029 et créer plus de 1900 nouveaux emplois sur le sol américain, a indiqué Roche lundi soir.
Parmi les traitements qui y seront produits figurent notamment de nouveaux médicaments contre l'obésité, dont le développement est une priorité pour l'entreprise depuis déjà plusieurs années.
En avril, il a été annoncé que Roche investirait au total 50 milliards de dollars aux Etats-Unis dans les prochaines années. L'entreprise prévoit que ses nouvelles installations produiront davantage de médicaments pour le marché international que pour les seuls Etats-Unis. Le plan vise clairement à apaiser Donald Trump vis-à-vis de l'industrie pharmaceutique, après que le président américain ait récemment menacé le secteur de droits de douane pouvant atteindre 250%.
Novartis a également réaffirmé son intention d'investir 23 milliards de dollars aux Etats-Unis au cours des cinq prochaines années. Le groupe prévoit d'y construire sept nouvelles usines et de pouvoir produire sur place tous ses médicaments essentiels.
Il reste à voir si ces initiatives des deux géants pharmaceutiques bâlois parviendront à inciter le président américain à adopter une attitude plus favorable envers la Suisse. Il y a deux semaines, le président de Roche, Severin Schwan, s'est rendu à Washington avec des représentants du Conseil fédéral et d'autres acteurs économiques de premier plan pour préparer le terrain.
L'association pour les PME et les grandes entreprises de l'industrie technologique suisse (Swissmem) met en garde: le régime de droits de douane américain pourrait coûter des dizaines de milliers d'emplois dans les entreprises suisses. Actuellement, seuls environ 10% des exportations suisses sont concernés par les nouvelles taxes américaines, l'industrie pharmaceutique étant pour l'instant exclue. Néanmoins, les économistes estiment que la poursuite à long terme de cette situation pourrait ralentir la croissance de l'économie suisse d'un tiers, voire la réduire de moitié.
Traduit et adapté par Noëline Flippe