Ce n'est désormais plus un secret. A Mar-a-Lago, le club clinquant de Donald Trump, niché sur l'île tout aussi clinquante de Palm Beach, en Floride, Elon Musk est désormais comme chez lui. C'est bien simple, depuis l'élection présidentielle du 5 novembre, il n'a pratiquement jamais quitté les lieux.
On dit qu'il est de toutes les réunions, de tous les dîners importants, de tous les appels téléphoniques et de tous les rendez-vous professionnels où il faut être. Sans oublier des entretiens d'embauche avec les candidats potentiels aux postes de direction de la nouvelle administration Trump. On le voit parfois accompagné de sa mère, Maye Musk, parfois de deux de ses onze enfants, parfois de son ex-compagne, parfois d'une poignée de nounous.
Et quand Elon Musk s'en va, son bon copain Donald Trump semble perdu. Pas plus tard que vendredi dernier, le président élu de 78 ans lui a lancé un appel aussi vibrant que désespéré. Dans un message censé rester privé, il s'est d'ailleurs emmêlé les pinceaux en partageant sa publication avec le reste du monde sur son réseau Truth Social.
Qu'on ne s'inquiète donc pas trop pour le moral de Donald Trump, après s'être absenté pendant les vacances de Noël, son nouveau chouchou devrait être de retour pour sabrer le champagne et fêter la nouvelle année. Le tout, au milieu d'un débat sanglant sur l'immigration qui déchire la américaine droite depuis plusieurs jours, qui laisse augurer l'ambiance pour 2025.
En attendant, il y a au moins une chose pour laquelle Elon Musk n'a pas à se faire de souci: comment rentrer après avoir festoyé à Mar-a-Lago le réveillon du jour de l'an. Depuis plusieurs semaines, selon des «personnes au courant de l'accord» dans le New York Times, le patron de Space X dispose d'un cottage sur la propriété de Mar-a-Lago. Le bungalow, appelé «Banyan», se trouve à quelques centaines de mètres seulement de la maison principale, à en croire un initié familier de la propriété.
De «Banyan», on ne sait pas grand-chose. Le site internet du club n'indique rien de spécifique à son sujet, et il n'existe aucune trace du cottage sur le net. Le Mar-a-Lago Club se contente de vanter ses «suites extraordinaires», «aménagées avec goût», en «harmonie avec le caractère original de ce somptueux domaine».
Une source précise toutefois au New York Times que le «Banyan» peut être facturé jusqu'à 2000 dollars la nuit et que Donald Trump le réserve à ses invités de marque. L'ancien président de la Chambre des représentants, John Boehner, était de ceux-ci, avant que Trump ne devienne candidat à la présidence en 2015.
Ce fut également le cas de l'auteure Caroline Taylor et de son mari, le chanteur James Taylor, des démocrates «purs et durs» qui ont eu l'insigne honneur (et l'horreur) d'y séjourner pendant quelques jours, en 2016, avant l'élection présidentielle. Sans se rendre compte de la particularité de ce cottage.
Mystère levé par la suite: «On nous a dit plus tard que la raison de ces haussements de sourcils était le fait que le Banyan Bungalow était habituellement la résidence d’Ivanka Trump, la fille de Donald Trump», précise Caroline Taylor dans son article.
Si l'auteure ne se répand pas en descriptions détaillées, elle précise que le logement est «superbe», le personnel «adorable», et que, pour atteindre la rive, un «tunnel» relie le terrain de croquet au Beach Club et au-delà.
Peut-être le même passage secret qu'empruntaient le maire déchu de New York, Rudy Giuliani, alors en pleine dépression, et sa troisième épouse Judith, quand ils étaient les invités personnels de Trump, en 2008. Un tunnel situé sous la route South Ocean Boulevard très commode pour échapper à la surveillance des médias et des photographes.
En ce qui concerne son occupant actuel, Elon Musk, le New York Times stipule qu'il est connu pour demander des repas en dehors des heures normales de cuisine. On ignore, en revanche, combien il finira par payer pour son séjour prolongé. Comme les responsables du club ne facturent généralement pas les clients avant la fin de leur séjour, Trump aura toujours la liberté de faire don de ses vacances floridiennes à son first best friend - ou au moins de baisser un peu le montant de la facture.
Ce serait la moindre des choses, pour un ami qui a dépensé plus d'un quart de milliards de dollars pour l'aider à remporter l'élection présidentielle. Mais c'est aussi mal connaître Trump. Ami ou pas, le promoteur immobilier n'est pas connu pour jamais lésiné sur une opportunité de revenus. En particulier de la part de l'homme le plus riche du monde.