Règle n°1. Quand il s'agit de faire reconnaître votre enfant commun à votre ex-amant milliardaire, rien de tel que de le traîner devant le tribunal. Ashley St. Clair, 26 ans, figure éminente de l'alt-right américaine, a bien pigé le truc.
C'est ainsi que, après avoir échoué à attirer l'attention d'Elon Musk en balançant publiquement la naissance de leur fils sur X (une annonce qui ne l'a pas fait remuer plus que ça), la mère de son treizième enfant présumé a déposé une requête auprès de la Cour suprême de New York, le vendredi 21 février. Objectif? Obtenir la garde exclusive de l'enfant, un garçon identifié comme «RSC» (dont la date de naissance et le nom complet ont été censurés), mais surtout, un test de paternité, en guise de preuve de son illustre ascendance.
Ashley St. Clair ne devrait guère avoir de difficultés à obtenir la garde du bambin. En effet, selon elle, Elon Musk qui n'a pas assisté à la naissance malgré sa demande, n'aurait rencontré son fils qu'à «trois reprises». Une première fois le 21 septembre 2024, durant deux heures. Une seconde fois le lendemain, pendant une petite heure.
La dernière fois qu'Elon Musk a vu RSC, c'était le 30 novembre 2024, pendant seulement 30 minutes. Il n'aurait pas non plus «exprimé son intérêt» à obtenir la garde de ce treizième enfant.
«Il n'a demandé à voir notre enfant à aucune autre occasion, il ne m'a jamais pris de nouvelles de notre enfant, il n'a jamais demandé de photos de notre enfant ni vérifié que tout allait bien après les rendez-vous chez le médecin», poursuit l'influenceuse d'extrême droite dans le dossier. Si la paternité est avérée, son fils devrait toutefois prendre le nom de famille de son célèbre père, Musk.
Comme toute procédure judiciaire qui se respecte, celle-ci s'accompagne de toute une série de documentation, messages, textos et autres photos que les ex-amants se seraient envoyés. Des messages aussi fleuris que:
Une correspondance qui permet aussi et surtout d'établir une chronologie de la brève liaison entre le magnat de la tech avec l'habituée des cercles pro-Trump. Selon la jeune femme, le couple a commencé à se fréquenter en mai 2023. Après plusieurs mois d'idylle et de messages explicites échangés sur X, Elon Musk et Ashley St. Clair auraient eu des relations sexuelles «le 2 et le 3 janvier 2024 ou aux alentours», sur l'île de Saint-Barth.
C'est là, en pleine soirée du Nouvel-An, que leur fils aurait été conçu. Dans le dossier, Ashley St. Clair répète sa conviction qu'Elon Musk est bien le père, n'ayant «pas eu de rapports sexuels avec un autre homme au moment de la conception de l'enfant».
Une filiation qu'Elon Musk lui-même a reconnue au fil de leurs échanges. Après la naissance du petit RSC, sa mère lui fait parvenir une photo d'elle et du nouveau-né. «J'ai hâte de vous voir, toi et lui, ce week-end», lui répond le patron de Tesla.
Si l'on en croit les captures d'écran diffusées par la Cour suprême de New York, les choses auraient commencé à tourner au vinaigre peu après l'arrivée au monde de l'enfant. Alors que la campagne présidentielle de Donald Trump s'accélère, Elon Musk évoque non sans un certain agacement les menaces de mort qui pèsent sur sa personne, affirmant qu'il est «le numéro 2 après Trump pour l'assassinat».
Le PDG de Space X poursuit: «Le niveau de menace atteindra des niveaux insensés jusqu'à ce que l'élection soit décidée. Les bavardages inconsidérés font couler les navires.»
Dans un autre échange de SMS, Ashley St. Clair lui confie le sentiment que leur relation s'est «effondrée» lorsque le bras droit d'Elon Musk, Jared Birchall, se retrouve «impliqué» dans l'affaire. «Il m'a dit beaucoup de choses assez horribles qu'il t'a attribuées et j'ai l'impression qu'il n'y a jamais eu de rupture dans notre relation avant cela. Si tu es à New York ou si tu souhaites que je vienne à Washington, j'apprécierais vraiment de pouvoir te parler en personne.»
Réponse d'Elon Musk? «Hmm ok.»
Sans manquer d'ajouter, un message plus loin: «Eh bien, nous avons une légion d'enfants à fabriquer.»
Ni Elon Musk ni ses représentants n'ont encore formulé un seul commentaire. L'une de ses 13 enfants s'est tout de même fendu d'une remarque acide sur les réaux sociaux. Vivian Wilson, jeune transgenre de 21 ans, a réagi via TikTok: «Wow, si je recevais cinq cents à chaque fois que j'ai découvert que j'avais des demi-frères et sœurs grâce à Reddit, j'aurais deux cinq cents... Ce qui n'est pas beaucoup, mais c'est bizarre que cela se soit produit deux fois, non?»
Bien que le père présumé n'ait pas encore évoqué concrètement les allégations de son ex-maîtresse, Elon Musk a tout de même eu une manière bien à lui de riposter à ces allégations. Et évidemment, cela ne pouvait être ailleurs que sur X. La faute à une autre influenceuse MAGA, Isabella Moody, qui a a jeté de l'huile sur le feu et mis son grain de sel dans la discussion ce week-end.
Alors que plusieurs personnalités de droite accusent Ashley St. Clair d'avoir comploté pour «piéger» le milliardaire avec un bébé, Isabella Moody a rendu publique une série de messages entre elle et l’influenceuse de 26 ans, où les deux femmes semblent discuter de la manière de séduire Elon Musk.
«Je n'allais pas les publier, mais maintenant qu'Ashley St. Clair a divulgué ses messages privés avec Elon Musk, après avoir menti et affirmé qu'elle "voulait de l'intimité", voici une preuve supplémentaire qu'Ashely avait prévu de piéger Elon», poursuit cette personnalité de droite sur son compte X.
«Elon m'a suivi», peut-on en effet lire dans un échange de SMS apparemment envoyés par Ahsley St. Clair. «J'ai besoin de ses bébés fusées», aurait poursuivi la jeune femme. «Je vais en prendre un pour l'équipe, séduire Elon, monter dans une fusée pour voir ce qui se passe.»
Le reste, comme on dit, appartient à l'histoire. «Ashley St. Clair utilise son bébé de 5 mois comme moyen de pression et de chantage émotionnel pour essayer de contrôler Elon Musk. J'espère qu'il ne lui fera pas de concession», conclut Isabella Moody avec hargne, dans une salve de tweets assassins.
Une salve à laquelle le géniteur en série et principal concerné, Elon Musk, s'est contenté de répondre sur son ton sarcastique habituel. En quatre lettres. Un «Woah!» très vague, qui ne manque pas de nous laisser sur notre faim. Mais qui laisse deviner que la guerre ne fait que commencer.