On l'attendait sans trop y croire depuis 22 interminables jours: le messie capable de générer un consensus parmi les républicains si divisés de la Chambre des représentants. Après l'éviction des trois premiers prétendants, c'est au candidat de Louisiane Mike Johnson, un républicain pur jus de 51 ans, de remporter le siège convoité de président.
Le républicain, «assez peu connu» mais «profondément conservateur» selon les termes du New York Times, a remporté la mise avec pas moins de 220 voix - soit plus que les 215 dont il avait besoin pour être élu président de la Chambre. Un score quasi-inespéré.
Trumpiste convaincu, Mike Johnson a fait partie des quelque huit membres de la Chambre à avoir défendu l'ancien président lors de la première tentative d'impeachment, pendant son mandat présidentiel.
Il a également joué un rôle clé dans la mise en place du dossier pour s'opposer à la certification de la victoire de Joe Biden en 2020. Pro-Trump, certes, mais aussi un membre très apprécié de la direction du parti, largement considéré comme un conservateur orienté vers la politique et fondé sur des principes. Bref, un choix consensuel et logique, entre républicains modérés et agitateurs de l'alt-right.
Si son élection marque la fin de plus de trois semaines de flou chaotique à la Chambre, suite à l'éviction sanglante de l'ancien président Kevin McCarthy, elle ne signifie pas celle des défis qui se posent au Congrès: alors que la date limite de financement du gouvernement est imminente, l'escalade de la guerre entre Israël et le Hamas occupe tous les esprits. Sans oublier l'aide financière à l'Ukraine, qu'une partie du parti républicain aimerait bien lui retirer. Affaire à suivre! (mbr)