A moins d'une semaine de l'élection présidentielle, le président des Etats-Unis, Joe Biden, a compliqué la tâche de la candidate démocrate, la vice-présidente Kamala Harris, en qualifiant les partisans de son prédécesseur à la Maison-Blanche d'«ordures», avant de se reprendre.
Mais le mal est fait dans une campagne acerbe où chaque camp tente d'exploiter les faux pas de l'autre. Donald Trump a dénoncé les propos du président, estimant que le démocrate «dit enfin ce qu'il pense» des partisans du milliardaire. Il s'est ensuite installé, gilet de sécurité orange fluo sur le dos, à bord d'un camion-poubelle.
Toujours vêtu de ce gilet à bandes réfléchissantes, le candidat républicain a déclaré à ses partisans, lors d'une réunion de campagne:
Donald Trump, friand de ce genre d'opération de communication, tente de retourner la situation à son avantage, alors même que toute cette polémique sur les ordures est partie de son propre camp.
Le républicain était en effet dans la tourmente après des propos racistes d'un humoriste sur la scène de son grand rassemblement au Madison Square Garden dimanche à New York. Tony Hinchcliffe a qualifié Porto Rico, territoire américain des Caraïbes, d'«île flottante d'ordures», des propos dont le républicain s'est distancié.
La porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre a assuré mercredi que c'était cette «rhétorique haineuse» que Joe Biden avait voulu critiquer en parlant d'«ordures» et non les partisans de son grand rival, qu'il avait battu en 2020.
Interrogée sur les propos de Joe Biden, Kamala Harris a assuré être «en désaccord profond avec toute critique contre des gens fondée sur la personne pour laquelle ils votent».
La polémique tombe mal pour la vice-présidente, qui avait lancé mardi soir un message d'unité devant des dizaines de milliers de personnes à Washington. Dans un discours à la mise en scène très présidentielle, elle a exhorté les Américains à «tourner la page» Trump.
La vice-présidente a poursuivi dans la même veine rassembleuse mercredi, en Caroline du Nord comme Donald Trump. Cet Etat n'a pas voté démocrate depuis Barack Obama en 2008.
Mercredi, l'ancien acteur et gouverneur républicain de Californie Arnold Schwarzenegger a annoncé qu'il voterait pour Kamala Harris, se disant «Américain avant d'être républicain» et trop «furieux» face à Donald Trump pour rester silencieux.
La présidentielle s'annonce comme l'une des plus serrées de l'histoire américaine. Selon l'agrégateur de sondages FiveThirtyEight, les deux candidats se tiennent dans un mouchoir de poche.
(ats/acu)